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MEMORY LANE

Un film de Mikhaël Hers

Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?

C’est l’été, dans le Sud-Ouest de Paris. Les rues sont désertes, les parisiens sont partis sur la Côte d’Azur. Vincent, Christelle, Muriel et les autres sont encore là, à jouer de la musique, à jouer au ping-pong ou au foot. C’est l’été et c’est aussi l’annonce de bonnes et de moins bonnes nouvelles…

Petite chronique de la vie quotidienne en été, « Memory Lane » est le premier long-métrage de Mikhaël Hers, après trois moyens métrages (dont deux primés). C’est aussi un film de contemplation, pas désagréable à voir, où les lumières, les décors et les comédiens sont beaux et naturels.

Car c’est avant tout d’authenticité dont il est question ici. Réalisateur et co-scénariste, Mikhaël Hers traite des vies normales et banales dans un film de potes qui est à l’extrême opposé du récent « Petits mouchoirs » de Guillaume Canet. Moins Hers en dit, plus ça lui plaît. On ne sait donc des personnages rien de plus que ce qu’il veut bien nous montrer à l’écran.

L’histoire se déroule sur un été en pente douce où trois souvenirs sont évoqués par le narrateur. D’abord, un groupe de musique répète et cherche l’inspiration pour un album qui tarde à sortir. Ensuite, une famille se réunit dans la douleur quand elle apprend que le patriarche entre en phase terminale. Enfin, deux amis, qui ne se regardent plus de la même manière, tombent petit à petit amoureux l’un de l’autre.

Mais Hers n’aime pas guider son public, il refuse de le tenir par la main et réfute les sentiers balisés. Il préfère laisser le spectateur en quelque sorte acteur d’une réflexion sur la vie de ses personnages : leur passé, leur présent et leur devenir. Il préfère aborder les sujets, les effleurer même, sans en révéler ni le déroulé ni l’issue, et les baigner dans une douce musique berçante ou de grands silences mystérieux.

Alors, à trop vouloir rester dans le film d’ambiance et d’atmosphère, Hers ne raconte rien d’autre que la monotonie de nos vies. Cette atmosphère, plaisante au début, devient pesante à la fin. Peut-être aurait-il dû rester au format court ou moyen-métrage. 45 minutes ça va, 1 h 30 bonjour les dégâts.

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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