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SEPARATE LIES

Un film de Julian Fellowes

De la relativité de la justice

Pour échapper à la contrainte que constitue la soirée qu’organise sa bien plus jeune femme, un quinquagénaire invente une excuse relevant de son travail. Lorsqu’il rentre, il apprend le décès du mari de leur bonne, renversé par une voiture, qui pourrait bien être celle de leur jeune et riche voisin, rentré récemment au pays…

Separate Lies est l’un de ces films qui commence dans un calme absolu, fait de routine quotidienne et de conventions, et qui vous envahit peu à peu d’un torrent de sentiments contradictoires. Sous sa mise en scène semblant très en retrait, Julian Fellows (scénariste de Gosford Park de Altman) sait très bien où il veut nous mener, et calcule sa trajectoire faite d’indicible et de secrets relativement prévisibles. Son film n’est qu’humanité, celle d’un couple pas forcément en bout de course, et surtout celle d’un homme qui agit selon sa conscience, et sa certitude de faire pour le mieux.

De justice il s’agit ici, de cette volonté de faire le bien, d’agir avec droiture, qui devient toute relative lorsque les personnes mises en cause, ici dans un accident, sont des proches. Et le réalisateur manie avec intelligence et efficacité la juxtaposition de moments de joie et d’instant de doute brutal. Le spectateur voit ainsi le cœur de brave homme tanguer, au rythme des secrets ou mensonges révélés, ou à celui des impulsions fougueuses de sa femme. On en ressort enchanté par la prestation de Tom Wilkinson, parfait de statique, et plein de regrets et de doutes en mémoire. Suis-je juste ? Je ne crois pas, ou cela dépend…

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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