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L'OURS ROUGE

Mafia argentine et amour filial

Au bout de 7 années, El Oso sort de prison et décide de retrouver sa fille et sa femme. Mais celle-ci s'est remarié et vit actuellement avec Sergio, un chômeur alcoolique et joueur. Il essaye d'abord de reconquérir sa place dans cette famille mais découvre assez rapidement qu'il est un poids pour ses proches. Il aidera donc sa fille par d'autres moyens, des moyens qui pourraient bien le faire replonger dans la violence et le crime, d'autant que le parrain local l'attire une fois de plus dans un de ces petits boulots…

Ce film tourné en argentine au cours de l'hiver 2001, en pleine période de troubles du à la crise économique, retrace l'histoire de personnages dépassés par leur situation, accentué par une tension permanente. Le côté âpre et sec de la réalisation, renvoie à un pays en pleine déliquescence et à ses habitants qui ne savent plus ou ils en sont. Et le personnage principal, incarné par Julio Chavez, est impressionnant de physique et de présence. Un regard perçant transporte la majeure partie de ses émotions, qu'il restreint par la voix.

Cet homme assume ses choix avec pour seul objectif le bonheur de sa fille et de son ancienne femme. Il perçoit assez rapidement l'impossibilité du retour à un noyau familial normal, par son passé et les actes de violence pour lesquels il a été condamné. Il s'oblige alors à aider sa famille par tous les moyens, y compris en secourant le nouveau père, élément de stabilité lorsque lui était en prison.

L'histoire, les choix des personnages, leurs hésitations assurent un rythme permanent au récit et seul les scènes de violence viennent trancher dans le vif. Une violence froide, brusque et tragique, ou la vie a peu de poids face au nécessité des gens. Que ce soit lors des cambriolages ou des scènes de règlement de comptes, la caméra reste alors au plus près du héros, comme pour coller à ses doutes et à ses peurs.

On est donc en présence d'un film classique dans son sujet, mais qui par un regard très personnel du réalisateur, un contexte explosif dans un pays miné par la crise et un acteur impressionnant, entraîne avec tristesse et mélancolie dans une inexorable spirale de violence. À la fois polar et film social( l'un aidant l'autre à se maintenir), l'OURS ROUGE reste un film prenant et tragique.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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