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LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

Une machine parfaitement calibrée, aux seconds rôles décalés

Le fantasque Philéas Fog (Steve Coogan) lance un pari à la haute assemblée des sciences d'Angleterre, et se jette dans un tour du monde qu'il doit boucler en moins de 80 jours. Il est accompagné dans son périple par un serviteur tombé du ciel, Passepartout (Jackie Chan), et par des poursuivants qui semblent peu amicaux. A Paris ils font la connaissance d'une jeune artiste qui va les suivre dans ce voyage aux mille rebondissements. Surtout que dans l'ombre une société secrète chinoise et le président de l'Académie des sciences complotent pour faire échouer ce fantastique projet…

Ce film est avant tout une production destinée aux plus jeunes. Et la présence de Jackie Chan dans le rôle de passe partout peut en témoigner. D'ailleurs il reprend là toutes ses cascades les plus spectaculaires et les plus inoffensives tout au long du film, certaines avec bonheur et réussite, d'autres de manière plus décevante. Mais toujours avec cette joie communicative et cette volonté de d'imprimer des sourires sur le visage des spectateurs, comme au cirque. Cela marche et même assez souvent.

Mais le plaisir de ce film réside ailleurs. Non pas dans son scénario, qui achève le roman de Jules Verne, en y greffant les cascades de Jackie ou une sous-intrigue guerrière. Non pas dans le personnage principal, relégué au second plan, et qui passe pour un joyeux illuminé. Mais dans ses multiples seconds rôles ainsi que dans les décors et l'exotisme que le film véhicule avec brio.

Avec pas moins de 10 personnages invités à jouer un petit rôle, anachroniques où au contraire prémonitoires, tous se prêtent, avec plus ou moins de réussite, au jeu du second degré et de l'autodérision. Comme ce directeur de galerie parisienne très morning live, ou ce pacha turc aux accents de gouverneur américain pour ne citer qu'eux. D'autre part les décors sont colorés et pleins de petits détails amusants, servant parfaitement aux cascades et autres pitreries de l'ensemble du casting. Et puis l'ensemble reste frais. Même si l'on a à faire à une machine parfaitement calibrée, on en ressort avec quelques sourires mais des souvenirs qui s'estompent rapidement.

Un film d'été, plein de couleurs, de bons sentiments et d'humour, pour lequel les adeptes des grandes épopées de Jules Verne feraient mieux de passer leur chemin. Un film chatoyant et décontractant, mais facilement oubliable, tout comme les gros esquimaux à dévorer en cette saison.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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