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CE JOUR-LÀ

Un film de Raoul Ruiz

Surprenant

Dans un futur proche, en Suisse, une jeune fille au comportement énigmatique rencontre un évadé d’un hôpital psychiatrique qui pénètre de force dans sa vie et sa demeure, provoquant de multiples catastrophes, alors qu’elle est elle-même au centre d’un complot qui vise à l’assassiner…

Dur très dur de résumer même brièvement ce film tellement son scénario paraît alambiqué et sinueux. Car le nouveau film de RAOUL RUIZ apporte comme toujours son lot de surprises et d'étonnement. Il oscille en permanence entre drame psychologique et comédie noire policière sans pour autant être classable.

Dès les premiers instants, le spectateur est plongé dans une sorte d'obscurité mémorielle où les personnages se croisent sans apporter d'indications précises aux spectateurs sur eux mêmes, le contexte ou le lieu ou se déroule l'histoire, même si apprend que le film se déroule en Suisse. Tout reste donc dans le plus abstrait.

Alors seule la folie des deux personnages principaux rapporte des informations sur les lieux et les motivations de leurs actes. Car il s'agit bien d'un film où l'ambiance policière se dilue progressivement dans un état surréaliste, où les personnages disparaissent, éliminer par leur potentielle victime, et surtout où un assassin, vient par maladresse et folie aider et protéger sa propre victime.

Pour nous faire croire à tout cela, le réalisateur a fait appel à deux comédiens plus que parfait pour ces rôles. Giraudeau et Zylberstein se complètent parfaitement, faisant appel à un jeu tout en nuance, passant aisément de la folie à la douceur, de la violence à la réflexion et agitant le plus souvent un humour des plus noirs.

Ajoutons à cela que la réalisation essaime savamment les indices de manière très progressive, afin d'éclairer la lanterne du spectateur. Si au début la mise en place en déstructuration totale du cadre et de l'image peut rebuter, en multipliant les effets de silence, par la suite Raoul Ruiz réintroduit ses thèmes chers lorsque l'action se déplace dans la maison.

Au final un film très déconcertant dans sa première partie, mais qui parvient, la première demi- heure passée, à engendrer d'un climat surréaliste matinée de comédie noire, cela par l'entremise d'acteurs et d'actrices exceptionnellement habités par leur rôle.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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