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WOMAN AT WAR

Une comédie pétillante d'énergies… renouvelables

Dans les landes islandaises, Halla, munie d’un arc, se poste au pied d’un grand pylône électrique. Au bout de sa flèche est harponné un gros câble métallique qui, une fois lancé sur les lignes à haute tension, provoque un immense court-circuit qui fait disjoncter toute la région. Halla espère ainsi faire de l’Islande une terre hostile aux multinationales qui menacent l’écosystème du pays…

Woman at war film image

Halla et sa sœur jumelle Ása approchent la cinquantaine dans un total épanouissement de soi. Célibataires assumées, la première a offert son cœur à Gandhi et Mandela réunis, alors que la seconde a voué corps et âme à son gourou. Néanmoins, il leur manque une chose pour être totalement heureuse : devenir maman. Il y a quelques années chacune avait postulé pour adopter un orphelin, mais en vain. Or aujourd'hui, alors que tout semblait perdu, Halla reçoit un appel qui l'informe que la petite Nika l'attend dans un orphelinat ukrainien.

Cette merveilleuse nouvelle tombe pourtant un peu mal car Halla est engagée dans une opération délicate. Telle une Robin de bois écolo, elle fait trembler l'économie islandaise en sabotant les grandes lignes électriques du pays. Pressée par son futur voyage en Ukraine, la militante de tous les dangers va devoir précipiter les choses, au risque de se faire pincer.

Ce jeu de cache-cache avec les autorités requiert très vite des qualités d'improvisation aussi saugrenues qu'efficaces. Heureusement, Halla ne manque pas d'imagination et ses mésaventures tissent petit à petit une comédie savamment rythmée dont la mécanique est aussi bien huilée que la suite dans les idées de notre héroïne. Ainsi, perdue dans les paysages époustouflants des landes islandaises, elle profite de sa totale communion avec la nature pour défier les technologies les plus avancées de la police.

Malgré sa grande propension à se débrouiller seule, elle est néanmoins assistée par un "éventuel" cousin, mais aussi involontairement aidée par un cyclotouriste sud-américain qui se trouve toujours au mauvais endroit, au mauvais moment. Ce personnage secondaire (déjà présent dans le premier film de Benedikt Erlingsson "Des chevaux et des hommes") est continuellement suspecté par les autorités d'être un migrant ou un terroriste. Malmené, il est au final toujours libéré accompagné d'un cynique « Welcome to Iceland! »

Un double discours qui montre bien toute l'ironie de la situation actuelle. Le changement climatique est déjà dangereusement engagé et les autorités mettent tout en œuvre pour neutraliser celles et ceux qui cherchent à enrayer le processus. Certes, Halla ne lésine pas sur les moyens mais la cause est noble et l'urgence bien réelle. Truculente comédie parfaitement orchestrée, "Woman at War" apporte ainsi sa pierre à l'édifice en distillant, telle la petite musique de trois musiciens désinvoltes qui vous suivraient partout, ce message simple mais essentiel : « Notre terre est précieuse, préservons-la ! »

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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