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WHERE TO INVADE NEXT

Un film de Michael Moore

Un Michael Moore version optimiste

Michael Moore prétend être chargé par le Pentagone d’envahir différents pays aux noms imprononçables, et d’en ramener ce qui peut être utile pour les USA…

Loin de ce que pouvait laisser imaginer son titre, le nouveau documentaire de Michael Moore ("Bowling for Columbine", "Farenheit 9/11") n'a rien à voir avec la thématique de la guerre ou de la politique de défense des USA. Au contraire, dans le même esprit que "Demain" de Cyril Dion et Mélanie Laurent, le metteur en scène s'attache à montrer que d'autres voies existent en terme de politique et d'action sociale, et tâche de montrer des solutions proposées par d'autres pays, dont les États-Unis pourraient s'inspirer avec intelligence.

C'est donc principalement à un tour d'Europe que nous convie le fameux réalisateur-activiste, renouant au passage avec son humour légendaire, le tout étant présenté dans un état d'esprit cynique mais résolument optimiste. Tout en usant d'un mélange au second degré entre clichés et réels progrès sociaux, il débarque ainsi en Italie pour le système de congés payés, en France pour les cantines d'écoles, en Finlande pour l'éducation, en Slovénie pour l'université, en Allemagne (« qui n'a rien de fun ») pour la mémoire (soulignant que le premier musée sur l'esclavage aux USA a ouvert... en 2015), et j'en passe. Seule incartade à l'extérieur de l'Europe : la Tunisie.

On pourra certes toujours critiquer l'aspect schématique des analyses effectuées ici, restent que les témoignages, réactions et regards en disent long sur les différences de culture et de perception du monde à l'extérieur des USA. Du coup, « Where to Invade Next » distille au passage nombre de vérités, au travers de répliques propres à faire réagir les Américains, tel un « je ne voudrais jamais être votre voisin » ou celle, magnifique, concernant les accords passés lors de la crise de 2008 : « quand on punit pas un enfant il a toutes les chances de recommencer ». Un film poil à gratter qui fait réellement du bien, tout en abordant des sujets fondamentaux comme l'éducation, la lutte contre la drogue, la politique carcérale ou financière... ainsi que la vision du "tout business" américain.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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