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TOUS LES ESPOIRS SONT PERMIS

Un film de David Frankel

Quand trois acteurs brillants ne sauvent qu'à moitié un script un peu mollasson

Sentant son mariage battre de l'aile depuis quelques années, Kay entraîne son mari Arnold : ils vont tous deux suivre une thérapie de couple auprès du docteur Bernie Feld, un spécialiste des problèmes conjugaux...

« Le mariage? Un an de flamme, trente ans de cendres. » disait Burt Lancaster dans « Le Guépard » de Visconti. Il semble que Kay et Arnold aient fait les frais de ce douloureux aphorisme. Élément amusant : ils fêtent précisément leurs 31 ans de mariage au début du film, donc en théorie la fin des trente années de cendres prédites par le prince Salina. Mais que se passe-t-il après? Peut-être une réponse sera-t-elle apportée dans le tant attendu « Amour » de Michael Haneke qui parle de l'amour de fin de vie, donc de celui qui a survécu à tout. Seulement voilà, Meryl Streep et Tommy Lee Jones ne sont pas encore grabataires, au contraire ils sont encore actifs (sans que leur boulot les passionne) mais bien ancrés dans la fleur de l'âge et englués dans un quotidien si répétitif qu'on se croirait dans « Un Jour sans fin », la bonne humeur de Bill Murray en moins.

Ce serait en effet un euphémisme de dire qu'Arnold tire la tronche quand Kay le traine de force dans un séjour d'une semaine loin de chez eux afin de suivre les bon conseils d'un fin psychologue sensé réactiver leur libido éteinte depuis des siècles. Le chemin est balisé et les étapes qui vont le jalonner sont plus que prévisibles. L'intérêt réside donc dans les nombreuses scènes de dialogues confrontant le thérapeute aux époux dont l'intimité doit se chercher dans des souvenirs lointains. Et c'est bien ce trio d'acteurs solides qui sauve la mise à un film non dénué de défauts, dont celui de prendre un peu trop son temps, l'ennui arrivant vite malgré nombre de répliques bien senties.

Meryl Streep est comme à son habitude excellente et Tommy Lee Jones est parfait dans le registre du râleur au cœur de pierre qui finit par s'adoucir, jusqu'à devenir touchant (c'est assez rare pour être mentionné, puisque le comédien est souvent cantonné aux mêmes rôles de rustres). Enfin, Steve Carell fait usage à merveille de sa retenue légendaire, exprimant plus avec un sourire compatissant ou un regard soutenu qu'avec n'importe quelle réplique « tape à l'œil ». Si le film prend parfois le chemin d'une analyse fine des rapports de couple d'âge mûr, il se laisse par moments aller à quelques facilités malvenues. Par exemple, une scène-clé de « retrouvailles » aurait pu constituer le climax émotionnel du film, mais voilà que le monteur rajoute des violons là où leur absence aurait rendu la scène poignante plutôt que mielleuse. Dommage.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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