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SURVEILLANCE

Un film de
Avec

Méchant portrait de flics

Jennifer Lynch est bien la fille de son père. Produite par ce dernier, elle nous livre un thriller au twist final que certains devineront tout même légèrement à l'avance. Mais plus qu'une histoire bien tordue, « Surveillance » est surtout un portrait effrayant d'une police désoeuvrée, dont la construction, sous forme de trois histoires croisées, trois témoignages pris séparément par l'agent Bill Pullman, forment un puzzle captivant, fait de flash-back parfois véridiques, d'autres fois mensongers.

Outre la complicité amoureuse des deux agents du FBI, dont l'homme semble passablement traumatisé, les passages les plus effrayants sont finalement ceux les plus réalistes: ceux où Jennifer Lynch nous décrit les agissements de deux flics raz du front, qui persécutent les occupants de touristes de passage, puis des occupants des deux voitures incriminées dans l'incident. Jouant aux classiques good cop – bad cop, les deux comédiens excellent dans leur terrorisme de l'autorité bornée, laissant peu de place à la respiration des autres personnages, humiliés, comme du spectateur, rudoyé.

La bêtise est sans limite, surtout dans les coins reculés, on le savait déjà. Du coup « Surveillance » vient s'ajouter à la longue liste de films physiques, tels « Delivrance », « Cabin Fever » ou « Calvaire », qui donnent peu envie de voyager, mais dont certaines images, actions gratuites, vous hantent pendant longtemps. Après « Boxing Helena », Jennifer Lynch passe résolument à un autre niveau, et ce grâce également à un casting irréprochable, dont les seconds rôles volent finalement la vedette aux acteurs principaux.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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