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SUPER 8

Un film de J.J. Abrams

Super Timor(é)

Nous sommes à la fin des années 70, dans l'Ohio, où un groupe d'amis a pour projet de réaliser un film amateur de zombies. Lors du tournage d'une scène de nuit, au sein d'une gare, ils deviennent les témoins d'un gigantesque -prétendu- accident ferroviaire. Mais au-delà des flammes et des explosions, d'étranges phénomènes se dévoilent sous leurs yeux. Seuls témoins visuel de cette scène, ils décident de passer cela sous silence. Mais très vite, des événements étranges surgissent au sein même de la ville, mêlant disparitions humaines et destructions. La recherche de la vérité devient vitale, et ces adolescents en sont peut-être bien la clef...

Autant faire tomber le couperet dans l'instant et couper court ainsi à tous fantasmes: le dernier bébé de JJ Abrams n'est pas la neuvième merveille du monde ("Lost" étant la huitième), loin s'en faut ! "Super 8" c'est un peu "Les Goonies" accouplé avec "Cloverfield" : une bande de jeunes enfants, plus si loin de l'adolescence, qui doit faire face à une série d'événements périlleux et à une menace terrifiante. L'histoire n'est peut-être pas très originale en surface, nous évoquant ici et là les remakes de certains classiques, mais globalement cela tient la route et nous apporte son lot de nouveautés.

Sans contestes, "Super 8", c'est déjà de la haute définition, du clinquant, du lourd. Visuellement très agréable, les effets sont très réussis et les décors réalistes et impeccables. Pas de doute, on assiste à de la grande mise en scène, comme JJ sait le faire (élément nécessaire mais pas forcément suffisant pour une bonne immersion). Seule une bande son pas franchement marquante vient ternir le tableau au niveau artistique.

En revanche, là où l'on reconnaît moins la patte du maître, c'est dans l'absence de contre pieds ou de réels mystères. En effet, à l'instar d'un "Cloverfield" par exemple, où finalement rien n'est révélé mais où le mystère entretient la passion et l'attention du spectateur, "Super 8" ne laisse aucun doute, et pire, aucun doute bien trop tôt dans le récit. Si la première grosse moitié de ce dernier génère et maintient une interrogation et une tension perceptible sur notre front et à travers les sursauts dans nos fauteuils, la deuxième moitié hélas n'est plus que soupirs face à la triste constatation suivante : J.J. Abrams ne nous emmène nulle part... Si ce n'est vers quelques artefacts du passé, car on notera multitudes de clins d’œil ou références à de grandes œuvres de SF du cinéma des années 80 à 2000 (je ne donnerai pas d'exemples ici pour éviter tout spoil).

Ensuite, coté acteurs, le casting est réussi, la bande de jeunes garçons et fille (Elle Fanning) est vraiment convaincante et nous prenons plaisir à retrouver Kyle Chandler (pour tous les fans de la série "Demain à la une") qui réalise une bonne prestation.

Finalement, « Super 8 » est loin d'être une énorme déception mais laisse un sérieux arrière-goût de "Oh non, encore la même rengaine !". Pas de "Pow pow pow !", ni de "Waouuuh !" ou encore de "Unbelievable !" Certes, l'objectif d'Abrams n'était peut-être simplement pas là ; sans doute que JJ a voulu rendre hommage à la SF de son adolescence qui l'a fait rêver, mais cela n'est pas suffisant pour éviter notre désenchantement à nous, spectateur. Au delà des passages téléphonés et d'un message moralisateur proche de celui exprimé par le très mauvais "Le Jour où la Terre s'arrêta", la touche scénaristique (habituelle) de J.J. Abrams est juste manquante : le tout ressemblant plus à un bon Spielberg ! (NDLR, lui même producteur de "SUPER 8"). Le tout donc, reste soigné et se regarde avec plaisir, constituant ainsi un assez bon divertissement.

Anthony MARDONEnvoyer un message au rédacteur

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