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STARBUCK

Un film de Ken Scott

533, v’là les mouflets !

Alors qu’il s’apprête à être père, David Wosniak, éternel adolescent de 42 ans, découvre qu'il est le géniteur anonyme de 533 enfants déterminés à le retrouver...

Il est difficile de savoir si « Starbuck » marquera les esprits. Mais il est si rare de tomber devant une comédie qui affiche autant de qualités, et si peu les défauts habituellement inhérents à ce genre si difficile, que ne pas s’en réjouir avec emphase serait un crime. Le réalisateur Ken Scott a eu un nez invraisemblable en partant de ce postulat si loufoque, qui repose pourtant sur ce vrai problème de société que sont toutes ces naissances sous X. David Wosniak, qui est loin d’être un papa ou de vouloir le devenir, va pourtant devenir quelqu’un d’autre, et l’humanité de cet homme se révélera progressivement.

De là partent nombre de gags, non pas ceux, souvent lourds, des frères Farrely, ou de la comédie américaine en général et de ses pires représentants que sont les « American Pie » ou « Scary Movie », mais quelques gags de situation assez bien vus... car ici point de parodie, du moins pas exacerbée à ce point. De là part également un humour qui ne se révèle pas tant dans les gros éclats de rires qui font trembler les oreilles du voisin, mais plutôt dans une fine commissure qui nous tord les lèvres. Et ce n’est qu’en digérant le film que nous retrouvons progressivement à la sortie une apparence normale.

De là part une générosité. L’humanité de Wosniak devient une sorte de chaleur qui ne nous quitte pas de tout le long métrage. Alors que dès la première scène, cet acteur québécois mal rasé et sûrement pas top model nous prend à rebrousse-poil avec sa façon d’être à la masse, plus le temps passe, plus l’empathie vient et augmente, et les apparences premières disparaissent. Le réalisateur prend des situations de la vie courante et grâce à sa loupe bienveillante, leur donne éclat, vérité, humour. Cela passe parfois par des dialogues, souvent bluffants, parfois juste par des regards. Quelques scènes, pour certains, seront un peu lourdes, un peu too much. Mais c’est tellement loin de ce que l’on voit habituellement que l’on préfère largement, dans ces quelques cas, voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.

Ce film, au scénario très bien ficelé, qui tient toutes ses promesses jusqu’à la fin, ne prétend pas répondre aux questions que peuvent se poser les vraies personnes débâtant du sujet des naissances sous X. Il se contente de rire de ce sujet avec une infinie délicatesse, et de rendre compte, avec une belle justesse, de ce que peuvent être des émotions humaines. Alors, assurément sur le papier cela ne représente pas grand-chose, mais dans une salle de cinéma, la lumière éteinte, il en est tout autrement.

Ivan ChaslotEnvoyer un message au rédacteur

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