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SKYSCRAPER

Le piège de la tour de cristal infernale

Will Sawyer est un ancien chef du commando de libération des otages du FBI reconverti en expert de la sécurité de bâtiments après avoir perdu l’une de ses jambes lors d’une opération. Il se retrouve responsable de la plus haute tour du monde : la Pearl Tower à Hong Kong. Alors qu’il se trouve à l’extérieur, un incendie se déclare dans le building tandis qu’un groupe armé le prend d’assaut. Et pour ne pas arranger les choses, la famille de Sawyer se trouve à l’intérieur…

Prenez "Piège de Cristal" (pour le groupe armé), additionnez-le avec "La Tour infernale" (pour l’incendie), ajoutez les muscles de Dwayne Johnson et vous obtiendrez "Skyscraper". Le problème est que le long-métrage ne possède ni l’humour ou l’action du premier, ni le casting 5 étoiles du second. Ce mash-up hybride ne parvient jamais à prendre son envol, s’enfermant dans des scènes d’action banales.

D’ailleurs, les moments de bravoure paraissent tellement gros et irréalistes qu’ils en deviennent risibles (la scène de la grue pour ne citer qu’elle). Cela aurait pu passer comme une lettre à la poste si l’ensemble ne s’était pas pris autant au sérieux ! D’autres moments ont comme un air de déjà vu : le jeu de miroir dans le duel final fait penser à "Opération Dragon" et les scènes sur la façade de l’immeuble à "Mission Impossible : Protocole fantôme".

Outre ces redites, le spectateur doit faire face à la pauvreté de l’imagination des scénaristes. Les deux enjeux principaux que sont le sauvetage de la famille de Will Sawyer et l’attaque de la tour vont bien évidemment se croiser assez rapidement (il faut bien qu’il y ait des otages dans l’histoire !). Pour un divertissement d’action qui fonctionne, il aurait également fallu un bad guy charismatique qui marque les esprits par ses actes. Or à ce niveau c’est le néant, le méchant, qui ressemble à tant d’autres de son acabit, n’est en rien terrifiant. Seule l’utilisation faite par le personnage principal de sa prothèse, qui devient l’espace du film un formidable couteau suisse, reste la bonne trouvaille scénaristique.

Côté casting, Dwayne Johnson assure ce qu’il faut en jouant des biscottos. Neve Campbell en ex-militaire, qui donne des coups autant qu’elle en reçoit, demeure intéressante. En revanche, le reste du casting ne retient pas l’attention et traverse le long-métrage sans panache. "Skyscraper" ne propose que du réchauffé, ce qui le place dans la catégorie des blockbusters banals de l’été. Il est clair qu’avec un peu plus d’humour et de second degré, il aurait gagné en qualité. En tout cas, ne vous fiez jamais à la hauteur de la tour pour choisir un film.

Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur

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