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SAN-ANTONIO

Une vulgarité balourde mal interprétée

San-Antonio se fait démettre de ses fonctions par Achille, le chef de la police, pour négligence à la suite de l’enlèvement d’un ambassadeur français. Son équipier, le lieutenant Bérurier, pourtant en grande partie responsable de cette négligence (il ne pense qu’à « ça »!) est promu à sa place. C’est alors que le président de la république disparaît. Le ministre de l’intérieur fait appel à San-Antonio pour le retrouver. Et de son côté, Achille met Bérurier sur le coup. Qui réussira?

Autant l'avouer tout de suite: je n'ai jamais lu de San-Antonio donc je ne pourrai faire la comparaison! Il est donc difficile de savoir de quoi Frédéric Dard est responsable, même si l'on peut deviner que la plupart des bonnes répliques sont probablement de son cru. Quoiqu'il en soit ce film n'est sûrement pas un bel hommage à l'écrivain regretté. La réalisation est à la fois aseptisée et fouillis, dans la lignée de bon nombre de films français commerciaux de ces dernières années. Quant aux dialogues et situations, ils excellent dans la vulgarité macho-beauf à la Jean-Pierre Mocky et/ou balourde à la Michael Youn.

D'autant que Lanvin et Depardieu, qui n'ont pourtant pas une filmographie dépourvue de bons rôles comiques (par exemple "Marche à l'ombre" ou "le Goût des autres" pour le premier, "les Valseuses" et les films de Veber pour le second) ne semblent pas faits pour leurs rôles et l'humour qui va avec. Lanvin est aussi à l'aise ici que dans "le Boulet" et Depardieu aussi grotesque qu'en Obélix, tandis que Galabru se contente, lui, d'une caricature de son personnage culte de l'adjudant Jérôme Gerber dans la série des Gendarmes… Tout les rôles satellites ne sont qu'effleurés (à part peut-être celui de Jérémie Rénier, seule "presque vraie performance" du film!) à tel point que lorsque Barbara Schulz ou Cyrielle Clair font leur deuxième apparition à l'écran, on a tendance à croire que ce sont de nouveaux personnages!

Evidemment l'histoire ne suit aucune logique, et il en résulte une suite de sketches pour la plupart affligeants, parmi lesquels on peut tout de même conserver quelques répliques (comme les fautes de français de Bérurier) et de rares séquences (la gueule de Lanvin pendant la fellation cachée de Cyrielle Clair!…). Pas de quoi sauver le film de la noyade globale, sans doute symbolisée par l'explosion de la maquette de plate-forme vers la fin du film. En clair: on oublie!

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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