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ROCHESTER, LE DERNIER DES LIBERTINS

Un film de Laurence Dunmore

Insupportable et prétentieux

Au XVIIème siècle, le comte Rochester était un libertin notoire, autant décrié pour ses frasques qu’admiré pour sa franchise. Lorsqu’il rencontra Elisabeth, jeune actrice assez peu douée, il paria avec ses amis qu’il ferait d’elle la coqueluche de Londres…

Alors que les frères Weinstein, à la tête de leur nouvelle compagnie, avaient tenté de sortir ce film fin 2005, pour qu’il puisse concourir aux oscars, on s’étonnait de ne le voir figurer dans aucune des listes de prix de fin d’année, pourtant innombrables aux Etats-Unis. Nous en avons maintenant l’explication, à la vision de ce film, ampoulé et picturalement insupportable, dont le discours libertaire et respectueux n’est finalement jamais crédible.

Dès la séquence d’ouverture, le comte Rochester, alias Johnny Depp, face caméra, nous met au défi de l’aimer. Et on se doute que l’histoire va nous y inciter, en faisant de lui une victime de son propre jeu, à l’image d’un certain Casanova. Mais au contraire du réussi film de Lasse Hallstrom, Rochester prend le parti du sale, de l’image éclairée à la va vite, enfermant l’ensemble dans une ambiance morose permanente.

L’hypocrisie est belle, car de libertinages il est finalement peu question. Ici la chair est triste et bien peu présente à l’écran, car de théâtre il s’agit surtout. A aucun moment on ne croit à la sincérité de ce personnage beau parleur et plein de faux principes, et lorsqu’il tombe malade, on se surprend à espérer que rapidement il puisse mourir, tant le film se fait long. Et la scène finale enfonce d’ailleurs le clou, confirmant à quel point l’intention de l’auteur (nous faire prendre en pitié le personnage) relève de l’échec total.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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