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QU'EST CE QU ON A ENCORE FAIT AU BON DIEU ?

La première bonne surprise de ce début d'année

Face à leurs difficultés respectives notamment dans le leur travail, les quatre beaux-fils des Verneuil ont chacun l’idée de partir s’installer à l’étranger. Et ils n’ont pas de mal à convaincre leurs compagnes, pour certaines emballées à l’idée de partir en Israël, en Chine, en Algérie ou en Inde. Les parents, eux, qui rentrent justement de voyage dans ces différents pays, ont plus de mal à se faire à cette idée…

Après un premier volet calamiteux, alignant les clichés en guise de gags, et tout juste sauvé par quelques seconds rôles mémorables (Chantal Lauby, Elie Semoun, Pascal N'Zonzi), on craignait forcément le pire à l'idée de visionner ce second épisode de la vie d'une famille multi-origines et multi-religieuse. C'était sans compter sur un scénario qui renverse complètement les défauts de "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?" pour sortir des clichés et vannes faciles concernant les origines de chacun, et s'attaquer avec un humour réjouissant au désamour de la France. Un sujet qui se trouve de plus être rudement d'actualité, avec les événements de ces derniers mois.

Tentant au passage de capter quelques motifs de ce souhait de distance avec notre pays, tout en les démontant progressivement (et un peu schématiquement il est vrai), Philippe de Chauveron et Guy Laurent concoctent un scénario efficace. En introduisant également d'autres sujets d'actualité avec le personnage du réfugié afghan accueilli par le prêtre goguenard, et que la famille finira par héberger, ou la fille lesbienne du patriarche ivoirien, obligée de venir se marier en France pour pouvoir vivre avec sa belle, le film trouve quelques sous-intrigues sources des moments les plus truculents.

Et au delà du départ annoncé des quatre filles, c'est la roublardise des parents qui est ici mise en avant, ceux-ci étant bien décidés à ne pas laisser leur progéniture se barrer sans se battre un minimum. Derrière tout cela, le pourvoir insidieux de l'argent est gentiment mis en évidence, sans jugement, mais avec un certain réalisme. Au final "Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu ?" est une comédie réussie, dont certaines scènes où répliques deviendront sans doute culte, et qui a le mérite d’affirmer que « la France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer ». Une citation de Sylvain Tesson qui s'avère fort à propos en cette période troublée.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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