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PETITES CASSEROLES

Quelques délicieuses bizarreries

Un petit garçon empaquette tout se qu'il trouve, pour l'offrir en cadeau à ses parents. Un petit oiseau est terrifié à l'idée de voler. Un garçon traîne en permanence une casserole. Une taupe essaye de se rendre en bord de mer. Un garçon perd ses membres au fil de sa balade. Des moutons essayent d'apprendre à bêler à leur agneau...

"Petites Casseroles" est un recueil de six courts métrages d'animation mettant chacun en avant un personnage qui a du mal à trouver ou à se faire sa place. Ce peut être à cause d'une différence propre (la garçon avec sa casserole, l'agneau...), d'une manière de se comporter (la taupe qui se déplace sous terre, le garçon qui est distrait, l'oiseau dominé par la peur...), ou d'un intérêt pour des choses à part (Aston et son obsession des paquets...). Chacun réussira à se faire accepter ou à trouver un petit coin de paradis.

C'est donc "Les Cadeaux d'Aston" qui ouvre le bal. Mettant en scène des chiens, ce court métrage en animation traditionnelle et papiers découpés fait la part belle au mauvais temps (des images de gouttes sur les vitres en images réelles...) et à une drôle de manie de tout empaqueter : salière, liquide vaisselle, WC... S'en suit "La Peur de voler", certainement le meilleur film du recueil. Tourné en stop motion, il met en scène un oiseau dont les frayeurs sont traduites à la manière d'un film d'horreur (avec cauchemar, visions, effets sonores...). Si l'animal, façon peluche, est animé à minima (il ne bouge que le bec et les paupières). Les idées foisonnent et l'on se souviendra longtemps du truculent zapping télé et de la conclusion.

Tourné également en stop motion, le film d'animation qui a donné son titre au recueil, "La Petite Casserole d'Anatole" met en scène des personnages quasi humains à la tête aplatie. Le jeune Anatole y traîne sa casserole comme une différence pénalisante, sur laquelle tout le monde bloque. Charmant conte moral, le film donne à voir les bruits par des systèmes d'écritures apparaissant à l'image (un « Crrrr », pour une casserole qui racle le sol par exemple...). Vient ensuite "La Taupe au bord de mer", court en animation 2D classique, aux couleurs apaisantes (bleu/gris/marron) et aux traits épurés. On y suit le voyage d'une taupe se rendant sur une plage bondée, un bol en verre lui servant de scaphandre de fortune.

"La Promenade d'un distrait" dénote un peu au cœur du programme. Plus ancien que les autres, ce film en stop motion avec des poupées, décrit la perte progressive de ses membres par le jeune garçon Giovanni, sa mère les récupérant un à un grâce à des personnes bien intentionnées. Animation saccadée, représentation des pieds en images réelles, voitures en papier, les techniques se mêlent avec plus ou moins de bonheur. Et le recueil se clôt avec l'hilarant "Les Agneaux", film en images de synthèse, qui voit un couple de mouton désespéré par le fait que leur fils fait « meuuuh ». Jouant sur un comique de répétition, le film fonctionne à merveille comme point d'orgue.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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