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PARIS-WILLOUBY

Une histoire bonne pour la casse

Rien ne va plus pour Maurice. Il apprend qu’il va être muté sur Poitiers quand chez lui squatte son beau-frère romancier, paresseux autant que parasite, qui prend plaisir à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Alors qu’il réfléchit comment annoncer leur futur déménagement à sa famille, un coup de téléphone vient annoncer le décès du père de sa femme…

Prenez un couple essoufflé, un oncle tire-au-flanc qui tape l’incruste, un fils végétarien, une fille rebelle et une petite dernière obnubilée par les vaches. Mettez le tout dans un van. Emmenez tout ce petit monde assister à l’enterrement d’un grand-père absent, vous obtiendrez un énième road trip familial prétexte à exacerber toutes les rancœurs et les non-dits d’une famille recomposée en phase de décomposition. Un sujet facile sur le papier, mais malheureusement il ne suffit pas d’enfermer six personnes dans un habitacle pour refaire "Little Miss Sunshine". C’est le douloureux constat qui s’impose à nous entre Paris et Willouby.

En effet le scénario laborieux va mécaniquement enchaîner tous les poncifs du genre : la simili panne, l’hôtel paumé, le bar, la cuite, la gueule de bois, les flics et le happy-end mielleux qu’on voit arriver à des kilomètres. Un canevas vu et revu, qui peut néanmoins être efficace s'il est bien écrit. C’est bien loin d’être le cas ici où rien n’est réellement construit. Les multiples anecdotes censées données du piquant au voyage introspectif reposent sur des réactions exagérément amplifiées. Les personnages n’ont aucune retenue et réagissent au quart de tour à des situations parfois anodines. Aucune phase de tension ne précède leurs réactions pour les rendre crédibles.

En résulte une bien piètre comédie, linéaire et sans relief. Un premier film plombé par l’amateurisme des ses deux réalisateurs qui semblent avoir fait un film pour eux plutôt que pour le public. Il ne suffit pas d’avoir trois beaux noms à l’affiche pour faire un film, les acteurs si doués soient-ils ne pourront jamais rattrapé l’absence de scénario.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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