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PALO ALTO

Un film de Gia Coppola

Des débuts encourageants pour la petite dernière des Coppola

Palo Alto, cité californienne, est la ville de tous les excès pour Teddy, April, Fred et Emily, quatre adolescents à la dérive. Lassés de leur quotidien de petits bourgeois, ils décident de pimenter leur vie avec un cocktail drogue-sexe-alcool. Mais cette rébellion pourrait rapidement se retourner contre eux, chacun devant affronter les conséquences de leurs actes…

Et voilà une nouvelle venue dans la famille des réalisateurs de la dynastie Coppola. Petite fille de l’illustre Francis Ford, Gia a choisi pour son premier long-métrage de s’intéresser aux tourments adolescents, comme l’avait déjà fait jadis sa tante, Sofia, avec "Virgin Suicides". Adaptant trois nouvelles du recueil "Palo Alto" dans lequel James Franco relatait de matière trash et romancée ses souvenirs d’une jeunesse excessive dans la cité californienne, la néo-réalisatrice parvient à sublimer les anecdotes banales décrites dans le bouquin. Car sous son apparence hypra-stylisée, le film s’intéresse grandement à l’humain, à capturer les émotions qui parcourent ces êtres névrosés, chose que le livre n’avait pas essayé.

Et alors que Sofia Coppola semble avoir perdu de sa superbe, notamment au regard du piteux "The Bling Ring", sa nièce semble avoir été bercée par ses films pour n’en retenir que la quintessence. Métrage solaire et hypersexué, "Palo Alto" nous plonge au cœur d’une banlieue riche où les adolescents trimbalent leur mal-être de soirées en soirées et de verres en verres. Sur les notes d’une B.O. branchée terriblement efficace, la réalisatrice dépeint la réalité d’une jeunesse désenchantée avec une bienveillance touchante et une authenticité bienvenue. Malgré des défauts inhérents au premier film, la cinéaste parvient à créer une ambiance particulière, multi-référencée et doucement nostalgique, que Gus Van Sant ne renierait pas.

Néanmoins, si cette première excursion cinématographique est plus que prometteuse, le film finit par tourner en rond, ne pensant plus qu’à se regarder lui-même pour devenir l’objet arty recherché au lieu d’essayer de souffler sur les braises d’originalité qu’on avait pu apercevoir durant les premières minutes. Et cette chronique sur la perte de l’innocence sombre alors dans une succession de scènes attendues et consensuelles, nous laissant un goût d’inachevé. Parvenant subtilement à saisir les douleurs que peuvent représenter l’adolescence, Gia Coppola semble avoir eu peur d’assumer la noirceur de sa fable, préférant recourir à un humour ringard pour édulcorer les dérives montrées. Mais si son nom lui a ouvert les portes du 7ème Art, il est sûr que la jeune femme sait tenir une caméra. Et nous, on a hâte de la voir à nouveau à l’œuvre.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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