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NOTRE JOUR VIENDRA

Un film de Romain Gavras

Rouquins du nord

Patrick et Rémy n'ont ni peuple, ni pays, ni armée : ils sont roux. Ensemble, ils vont combattre le monde et sa morale, dans une quête hallucinée vers l'Irlande et la liberté...

Ce 1er film de Romain Gavras était attendu au tournant, depuis que le jeune réalisateur nous a livré des clips controversés pour Justice et MIA. « Notre Jour Viendra » reprend d’ailleurs la thématique délétère de ce dernier, à savoir la persécution des roux ( !) et leur rejet par la société. L’enjeu était surtout de voir si le fils de l’illustre Costa Gavras serait capable de proposer davantage que de la provoc’ facile et des images chocs mais vides de sens. La première demi heure va dans ce sens, le cinéaste injectant suffisamment de dérision pour rendre attachante l’odyssée surréaliste de ces rouquins en quête d’absolu.

L’austérité des décors désaffectés du nord de la France et ses personnages déglingués, utopistes sortis de nulle part et n’allant guère plus loin, nous entrainent dans un récit picaresque où s’entrechoquent poésie décalée et naturalisme sauvage. Malheureusement, ces belles promesses s’essoufflent vite, lorsque nos anti-héros fuient sur les routes pour rejoindre l’Irlande. Le récit navigue alors à vue, faisant se succéder des scènes manquant de liant et de profondeur.

Contrairement à un chef d’œuvre de fuite en avant et d’esprit iconoclaste comme « Les Valseuses » (dont Gavras s’inspire largement), « Notre Jour Viendra » peine à tenir la distance, par manque d’imagination et surtout de contenu. Le dernier tiers du film enchaine les séquences surréalistes et doucement provocatrices avec vacuité, sans la drôlerie et l’esprit farouche des débuts. On est alors en droit de se demander si le réalisateur a, à l’image de ses clips, quelque chose à nous raconter.

Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur

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