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MON MEILLEUR AMI

Un film de
 

POUR: Touchant

Un antiquaire se retrouve confronté à un constat effrayant: il n'a pas d'amis, que des connaissances ou des collègues. Vexé, il engage un pari avec son associée: lui présenter son meilleur ami sous moins d'un mois...

Patrice Leconte nous revient en cette fin d'année, avec une histoire qu'on aurait bien vue réalisée par Francis Veber! D'autant plus que c'est Daniel Auteuil qui interprète le rôle principal, comme dans "La doublure". Mais le personnage de Pignon serait ici plutôt celui de Dany Boon, dénommé ici "Bouley" (prononcer: "boulet"). Car c'est ce chauffeur de taxi que va se traîner l'homme d'affaire en quête de relation humaine désintéressée dans un périple intérieur qui l'amènera à découvrir ce qu'il n'a jamais connu jusqu'alors.

Le scénario se livre intelligemment à une énumération de ce que n'est pas l'amitié (intérêt, travail, égoïsme...) , approchant à peine et en creux ce qui en fait l'essence (confiance, envie, spontanéité, curiosité...). Dany Boon donne pour une fois dans la mesure et crée avec Auteuil un bel équilibre entre garçon à l'aise et homme austère. Le dénouement, plutôt bien ficelé, lui donnera tout à coup une certaine teneur, bienvenue. Avec un clin d'oeil (appuyé) à un jeu télé où l'on peut "appeler un ami" quand on veut utiliser un joker, une certaine tension s'installe. Et Leconte en tire profit sur la fin, avec une belle pirouette, où toute l'émotion du film prend soudainement corps.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Capable du meilleur (« Tandem », « Les Bronzés font du ski », « Ridicule ») comme du pire (« Rue des plaisirs », « Une chance sur deux »), Patrice Leconte est un réalisateur qu’on peut difficilement rangé dans une case. Chacun de ses films est toujours un événement mais la qualité n’est pas constamment au rendez-vous. Son nouveau long-métrage serait plutôt à mettre du côté des déceptions. En effet, Daniel Auteuil + Dany Boon + un pitch sympa (se trouver un meilleur ami en moins d’un mois) + Qui veut gagner des millions = une addition de bons points qui aurait pu en faire une belle réussite. Mais cette fois-ci le compte n’est pas bon !

Daniel Auteuil (pourtant excellent en avare orgueilleux et égoïste) et Dany Boon (incroyable de justesse en altruiste sage et généreux) forment un duo au ras des pâquerettes qui ne tient que par la force des sentiments que chacun met dans la relation qu’il a avec l’autre. Si on ressent tout l’amour ou au contraire l’indifférence que Auteuil et Boon s’échangent, on ne peut que regretter l’absence de scènes phares, drôles et rythmées qui sont le BA-ba d’une comédie enlevée et réussie où ses deux héros se disputent le haut de l’affiche. Leconte nous sert une soupe plutôt fadasse et tristounette, tant sur le fond que sur la forme, dont on ne retiendra que le jeu télévisé final avec un Dany Boon plus stressé que jamais face à un Jean-Pierre Foucault plus Jean-Pierre Foucault que jamais. Ce n’est qu’une maigre consolation…

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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