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MARY, QUEEN OF SCOTS

Un film de Thomas Imbach

Tout petit film pour grande Histoire

Des plus jeunes années de Marie Stuart passées en France à ses différentes histoires d’amour, en passant par ses années de règne et d’emprisonnement, le film retrace la vie tragique de cette Reine d’Écosse dont les malheurs sont restés légendaires…

Si l’on demandait à quelqu’un de citer une ancienne Reine d’Écosse, il est probable que celui-ci citerait Marie 1ère d’Écosse, née Marie Stuart, tant son destin funeste est passé à la postérité. Son père, Jacques V, meurt du choléra alors qu’elle n’a qu’une semaine. Élevée ensuite en France, pays dans lequel elle deviendra Reine consort le temps d’une année, son époux décédant à l’âge de 16 ans, elle accédera légitiment à la couronne d’Écosse avant d’être rejetée par son peuple, puis par celle qu’elle considérait comme une sœur, sa cousine Elizabeth, reine d’Angleterre, qui la fera croupir en prison durant de nombreuses années avant de faire procéder à son exécution. Pour une jeune fille issue d’une famille royale, on a déjà vu plus heureux comme parcours…

Pourtant, de cette vie intrigante et passionnante aux contours éminemment romanesques, le réalisateur ne tire qu’un biopic extrêmement fade, complètement annihilé par ses velléités de mise en scène théâtrale. La matière était pourtant présente, les acteurs au rendez-vous, en particulier Camille Rutherford impeccable dans le rôle titre, mais le cinéaste s’entête tellement à avancer dans une posture naturaliste exacerbée qu’il rend son œuvre terriblement banale voire soporifique. Manquant de rythme, le métrage se complaît à rester superficiel, ne cherchant jamais à approfondir la psychologie et les contradictions des personnages qui finissent par apparaître totalement stupides.

Si le choix de se focaliser uniquement sur la Reine, celle-ci étant quasiment de tous les plans, apparaissait comme un choix judicieux, les scénaristes ont oublié de contextualiser l’épopée tragique de ce personnage. Les enjeux sont ainsi limités à la sphère privée de la Souveraine, amenuisant de fait considérablement l’impact historique et politique des agissements de celle-ci. Il est vrai que le pari était osé d’appréhender une telle figure uniquement par l’intime, et si le portrait de la femme derrière la couronne avait été réussi, on aurait pu acclamer ce parti-pris ; mais en l’occurrence, tout sonne faux dans cette biographie archétypale d’une femme à qui on veut absolument donner des qualités modernes. Si on espérait un bel hommage à ce personnage royal, c’est finalement l’ennui qui aura été royal…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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