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MA MA

Un film de Julio Medem

Un mélo esthétique mais sans relief

Tout juste séparée de son mari, Magda apprend qu’elle a perdu son travail et qu’elle a une tumeur au sein. Diagnostiqué à temps, le cancer peut être soigné et laisse à la jeune femme deux chances sur trois de guérison. Alors qu’elle assiste à un match de son fils, elle fait la connaissance d’Arturo, un entraineur du Real Madrid…

Très attendu en Espagne, "Ma Ma" marque le grand retour de Penélope Cruz dans son pays natal. Habituellement muse de Pedro Almodóvar, elle est aujourd’hui dirigée par un autre grand du cinéma ibérique, Julio Medem. Pour marquer l’événement, le réalisateur offre à l’actrice un rôle charismatique et sensible : le personnage de Magda, une mère courage luttant contre la maladie qui porte la vie pour repousser la mort.

Illuminant progressivement son modèle, le réalisateur cristallise son film sur la métamorphose de son héroïne. Les premières scènes, succession de plans chronologiquement déstructurés, sont le miroir de la confusion qui s’empare de Magda à l’annonce de sa maladie. Mais lorsqu’elle retrouve l’amour auprès d’un homme, qui lui aussi a tout perdu, la mise en scène devient plus fluide et s’attache uniquement à exalter la beauté retrouvée de cette femme blessée dans sa féminité.

Femme amoureuse, Magda est avant tout une mère aimante. Très proche de son fils, elle est aussi hantée par une petite orpheline de Sibérie aperçu en photo dans le bureau de son gynécologue. Régulièrement, elle rêve que cette petite Natasha l’accompagne sur la plage, rejetant à la mer tous les crabes qui l’approche. La maternité pour lutter contre le mal, une allégorie qui prend tous son sens dans la destinée tragique de Magda.

Poétique et solaire la caméra de Julio Medem illumine son héroïne en magnifiant une Penélope Cruz plus belle que jamais. Un parti pris esthétique subtilement maitrisé qui malheureusement ne suffit pas à élever le film dans un registre autre que celui du simple mélo. L’élégance de la mise en scène prend très vite le pas sur l’émotion, réduisant le film à quelques clichés. On sort du film charmé mais l’œil sec, avec l’étrange impression d’avoir assisté à un joli clip promotionnel pour l’actrice.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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