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LA MER À BOIRE

Touchant mais pas renversant

Patron de chantier naval, Georges est lâché par sa banque et doit licencier une partie de son personnel qui se met immédiatement en grève. Il doit alors se battre jusqu’au bout pour tenter de sauver son entreprise, celle qu’il a passé toute une vie à construire...

Drame dans lequel Daniel Auteuil interprète justement un chef d'entreprise, « La mer à boire » est avant tout un film social. En vogue ces derniers temps, les drames sociaux ont la particularité d'entrer en résonance avec la réalité. Traitant de l'histoire d'une faillite d'entreprise, Jacques Maillot aurait pu, à l'image de Christophe Ruggia et de son dernier film "Dans la tourmente", prendre le parti des ouvriers. À l'inverse, le réalisateur s'est intéressé à un tout autre point de vue, celui du chef d'entreprise.

L'histoire de « La mer à boire » ? Celle de George Pierret, un veuf de cinquante ans qui ne vit plus que pour son entreprise de construction navale. Pourtant, tout s'écroule le jour où il apprend que les banques lui refusent un nouveau crédit. Il va alors se battre pour trouver une solution, chercher des aides financières mais sans réels résultats. Il comprendra qu'il est condamné à se séparer d'une partie de ses ouvriers, qui décide d'occuper rapidement l'usine en signe de protestation.

Avec un thème largement traité au cinéma, le réalisateur Jacques Maillot réussit à apporter une autre dimension à ce nouveau film. Il donne en effet une image assez positive du chef d'entreprise. L'image d'un patron soucieux de la qualité de vie de ses ouvriers, de leurs conditions de travail, et qui en vient même à tisser des liens d'amitié avec eux.

La plupart du temps méprisé, le chef d'entreprise, est représenté ici comme quelqu'un de plus humain qu'à l'accoutumée. Avec cette nouvelle vision, Jacques Maillot montre que parfois, les dirigeants sont aussi victimes du système et qu'ils ne sont pas toujours intouchables.

Ce nouveau regard porté sur le monde ouvrier offrait l'opportunité au réalisateur de séduire d'avantage le public. Mais l'intrigue de « La mer à boire » évolue de façon un peu curieuse, au point parfois de rendre l'histoire improbable, notamment sur les dernières scènes du film. Heureusement, Daniel Auteuil, lui, est crédible dans son jeu. Ce qui n'est pas le cas pour tous les acteurs du films dont les personnages peuvent parfois se montrer un peu trop stéréotypés.

« La mer à boire » reste tout de même une histoire touchante, l'histoire d'un homme qui se bat pour la survie de son entreprise et l'histoire d'ouvriers prêts à tout pour garder leur emploi. Mais avec une thématique vue et revue, le dernier long-métrage de Jacques Maillot pourrait presque passer inaperçu...

Coralie AgnimelEnvoyer un message au rédacteur

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