L'AFFAIRE FAREWELL
Et si c’était vrai…
Après « Joyeux Noël », Christian Carion retrouve Guillaume Canet pour un film plus complexe, dense, traitant d'hypothétiques motifs de la chute du régime soviétique. Il se lance dans un film d’espionnage franco-russo-américain, à l'intrigue complexe et ambitieuse : montrer comment l'empire soviétique a chuté grâce à l'union de deux hommes, dont les destins n'auraient jamais dû se croiser.
La rencontre entre les deux acteurs – réalisateurs, Canet et Kusturica, est plutôt exaltante, car on est curieux de voir quelle alchimie va les animer, et qui prendra le dessus sur l'autre : le monstre sacré du cinéma yougoslave dont la carrure est aussi impressionnante qu'une armoire en bois massif, ou le jeune français perdu dans son manteau de fourrure trop large pour ses épaules... On est agréablement surpris de voir que ce duo improbable fonctionne bien.
Pourtant, cette histoire a ce « je ne sais quoi » qui la rend bancale. Les dialogues alternant entre le français, l'anglais et le russe ne coulent pas naturellement de la bouche d'Emir Kusturica et finalement on se demande si c'est dû à sa méconnaissance des trois langues ou si c'est son jeu d'acteur qui n'est pas à la hauteur. Alors qu'on s'attend à des scènes de suspense intense, car les enjeux mondiaux sont entre les mains de civils inexpérimentés, des longueurs se font sentir, jusqu'à laisser le spectateur peu intéressé par le destin de notre monde...
Le scénario de cette affaire Farewell part donc d'une idée intéressante, mais qui est supplantée par une réalisation trop légère, et un casting qui sur le papier semble parfait, mais qui ne fonctionne pas complètement...
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur