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KILL BILL Volume 1

Un film de Quentin Tarantino

Ca parle et ça tranche

Black Mamba a fait partie d’une escouade de tueurs très performants à la solde de Bill. Le jour où elle range les armes afin de se marier et d’élever son enfant, elle se fait abattre par ses coéquipiers et son ancien chef. Mais, pour une fois, ceux-ci n’ont pas correctement terminé le travail, et c’est donc une jeune femme vengeresse qui va partir aux quatre coins du monde, à leur poursuite afin de les éliminer uns à uns, le but ultime étant d’arriver au commanditaire de son assassinat, l’énigmatique Bill…

Le nouveau film de Quentin Tarantino commence sur les chapeaux de roues, comme à son habitude. Dès le départ, le spectateur est plongé au cœur de l'action avec ce signe caractéristique de son cinéma, le montage croisé des séquences, le passage permanent entre le passé et le présent, ainsi que le découpage en chapitres.

Une fois de plus, il aborde, à travers ce scénario, le monde des gangsters et plus particulièrement celui des tueurs à gages ; dont l'héroïne interprétée par Uma Thurman représente le prototype, calme, précise et froide. Mais cette fois ci, après s'être confronté au film de black-exploitation, le réalisateur se penche vers un autre pan de cinéma de série B qui a bercé sa jeunesse : le film d'action asiatique. Et les règles appliquées à ses trois précédents films se retrouvent ici transposées dans un monde à la philosophie et à l'ambiance plus orientale.

Par contre, ce qui surprend le plus en visionnant ce film, reste la prise de confiance de Tarantino dans sa mise en scène. Il se permet des plans très travaillés, s'intégrant parfaitement dans un style plus épuré, dans des décors très studio et dont les couleurs restent assez ternes comme pour faire ressortir l'héroïne tout de jaune et noir vêtue. D'ailleurs si le film rend hommage au cinéma de Hong Kong, par l'entremise des scènes de combats, il le fait aussi à travers un scénario très proche de celui de ces films de séries B tournés à la chaîne dans les années soixante dix. Une vengeance contre un groupe de tueur, où le personnage principal part à la recherche de chacun d'entre eux, en les éliminant lors de face à face mémorables.

Les inspirations sont légions dans ce film et même si l'impression qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil persiste, Quentin tarantino réussit une fois de plus le tour de force de nous les faire ingérer en toute facilité. Cela grâce à un savant dosage entre l'action, bien plus présente que dans ses précédents films, et des dialogues où la personnalité des protagonistes explose. Enfin, il se permet même une idée merveilleuse pour traduire une partie des flash-back : le manga. Et oui, certains souvenirs du personnage principal se retrouvent traduits sous la forme de dessin animé, très asiatique dans la forme comme dans le fond, mais qui s'intègre parfaitement au long métrage.

Un autre point sur lequel Quentin Tarantino a parfaitement réussi son coup, ce sont les scènes d'action. Dirigées d'une main de maître par le chorégraphe chouchou d'Hollywood depuis Matrix, et depuis bien plus longtemps à Hongkong, elles s'intègrent avec facilité dans le film et sont truffées de trouvailles visuelles et d'obsessions typiquement manga ( rien qu'à voir la scène de combat dans l'espèce de restaurant-dojo ! !). De plus, tous les types de combats urbains à l'arme blanche sont abordés dans ce film, puisque pêle-mêle on y retrouve du sabre japonais, des armes chinoises, des arts martiaux sans compter sur du close-combat que n'aurait pas renié un Steven Seagal en grande forme. Et tous ce mélange approche de la perfection ; et la vengeance d'une femme ayant perdu plus qu'une partie de sa vie entraîne le spectateur dans un déluge de combats homériques alternés par les codes d'honneur des vieux films de Samurais (dans le style de la série des Baby Cart).

Et on ne saurait parler d'un film de Tarantino sans parler de la musique, qui une fois de plus vous électrise du début jusqu'à la fin. Détails amusant, dans un film aux consonances visuelles et scénaristiques typiquement asiatique, il fait appel bien sûr à de la musique de série B des seventies comme celle d'Ysaac Hayes, mais aussi plus étonnamment à celle des westerns spaghetti (Ennio Morricone et compagnie). Et cela marche du feu de dieu, bousculant dans tous les sens, tout en suivant une action souvent débridée.

Au final son nouveau film est une complète réussite, dont le seul défaut est de se poursuivre dans une seconde partie ne sortant que l'année prochaine ( on sent à peine l'astuce commerciale). Peut-être le premier film réalisé et interprété par des acteurs américains qui comprend parfaitement les codes narratifs et visuels du film asiatique.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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