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JE VAIS MIEUX

Elmosnino touchant dans une comédie qui manque cruellement de saveur et d’originalité

Laurent souffre d’un terrible mal de dos. Dans le même temps, son couple bat de l’aile et son patron prend un malin plaisir à l’humilier. Alors que les médecins n’arrivent pas à trouver l’origine de ses douleurs, le quinquagénaire comprend qu’il est temps de remettre de l’ordre dans sa vie…

Après "Les Émotifs anonymes" et "Une famille à louer", Jean-Pierre Améris poursuit son exploration des petits tracas du quotidien, avec ce même regard bienveillant et cette atmosphère atypique, entre mélancolie et fantaisie. Adaptant librement un roman de David Foenkinos, "Je vais mieux" suit les mésaventures d’un quinquagénaire souffrant d’un terrible mal de dos. Malgré de nombreux examens, les médecins s’avèrent incapables de tracer l’origine de cette inflammation, au point de s’interroger sur son caractère psychologique. Parce qu’il faut bien le dire, Laurent ne traverse pas la meilleure période de sa vie, entre un mariage qui bat de l’aile et un patron tyrannique qui s’amuse à l’humilier. D’abord handicapante, cette douleur va s’avérer un leitmotiv symbolique, le poids à retirer pour pouvoir avancer et enfin s’affirmer.

À l’image de cette passerelle dont il a la charge de la conception, le film est avant tout le récit de l’ouverture au monde de ce personnage principal, mettant en évidence le lien qu’il doit créer avec un monde qu’il a trop le temps ignoré, enfermé dans sa posture prostrée et sa timidité de façade. Si cette révolte intérieure séduit et attendrit (le talent d’Éric Elmosnino y est pour beaucoup), les ressorts comiques du métrage laissent eux bien plus à désirer. Avec un humour pantouflard et un scénario redondant, cette fable burlesque ne trouve jamais le ton juste et le rythme nécessaire pour transmettre la douce folie des protagonistes. Malgré la tendresse singulière d’Améris pour ses héros ordinaires, cette chronique gentillette sur décors colorés ne dépasse jamais le statut embryonnaire, nous laissant avec un brouillon où le cocasse n’aurait pas encore été esquissé. Dommage…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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