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IRON SKY

Un film de Timo Vuorensola

Une loufoque et néanmoins assumée série Z

En 2018, lors d’une mission sur la Lune, des astronautes américains se font attaquer par des soldats sortis de nulle part. Ramenés pour certains dans une base située sur la face cachée du satellite terrestre, ils découvrent qu’il s’agit en fait de nazis, préparant leur retour sur la Terre…

Sortie directe en DVD et Blu-ray le 18 février 2013

Sélectionné à la dernière minute dans la section Panorama du Festival de Berlin 2012, « Iron sky » est une production finlandaise au pitch proprement ahurissant. Imaginez un peu : et si les nazis avaient survécu et s'étaient réfugiés sur la face cachée de la Lune ? En 2018 ils seraient enfin prêts à revenir sur Terre et à prendre le pouvoir. Une idée tellement saugrenue qu'elle a forcément de quoi faire saliver les fans de cinéma fantastique et autres délires façon « Alien apocalypse ».

Le résultat est plutôt honorable, férocement drôle par moments, et assume parfaitement son statut de série Z. Pour une fois, les moyens semblent avoir été mis dans les décors et les effets spéciaux (ceux-ci étant plutôt réussis). Mais c'est avant tout le scénario, bourré d'idées truculentes, qui fait mouche, même s'il paraît avoir du mal sur la longueur à créer le liant entre toutes celles-ci. Naviguant entre parodie pure (un sosie de Sarah Palin en présidente américaine passe son temps sur son appareil d'aérobic, dans les réunions à l'ONU on se moque ouvertement de la proclamée menace atomique nord-coréenne, les mauvaises blagues racistes du type « black to the moon ! » pleuvent, sans oublier la présence de l'USS Georges W. Bush en vaisseaux performant...), et vraies trouvailles (la survie d'Einstein parmi les nazis, « Le Dictateur » de Chaplin raccourci et présenté comme un court métrage de propagande, le sérum pour devenir albinos...), le scénario tente d'avoir un discours de fond (réussi) sur le racisme et (plus poussif) sur les enjeux économiques de la guerre.

Reste une comédie de science-fiction tout à fait regardable, dans laquelle Udo Kier (« Melancholia », « Europa », « My own private Idaho », « Histoire d'O ») apparaît en héritier du Führer, toujours aussi allumé, pour le plus grand plaisir des aficionados de nanars de luxe. Décidément, après « Troll hunter » et « Père Noël : origines », les pays nordiques ne se lassent pas de développer avec réussite des idées pourtant plus qu'improbables sur le papier. Le résultat est un film qui tire dans tous les sens et fera sûrement décrocher la mâchoire de certains... que ce soit de rire ou de surprise.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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