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IRIS

Un film de

Un essai transformé

Dans un restaurant, un homme embrasser sa femme, lui dis je t'aime. Le temps qu'il règle l'addition, alors qu'il croit qu'elle l'attend dehors, celle-ci a disparu. Recevant un coup de téléphone d'un mystérieux ravisseur, il décide de prévenir la police, malgré les menaces. Mais les apparences pourraient bien être trompeuses...

Après son très décevant "Yves Saint Laurent", qui fonctionnait seulement sur la qualité de jeu de ses interprètes, Jalil Lespert réussit un polar à tiroirs, des plus jouissifs, qui vous tient en haleine de bout en bout. Adaptation d'un film inédit en France, "Chaos", du japonais Hideo Nakata (les deux premiers "Ring", "Dark Water"), l'influence de ce dernier se fait sentir à la fois dans le fond comme dans la forme.

Peinture très noire des relations humaines, le film possède un scénario tordu à souhait, flirtant entre troubles des sentiments amoureux et obsessions charnelles. Dévoilant dès le départ une première supercherie (la femme dans un bel appartement demandant à un mystérieux mécanicien de la ligoter), Lespert filme proche des corps, dans certains moments clés, pour mieux exprimer le désir. Côté ambiance le film est très réussi, portée par des plans pour la plupart nocturnes ou pluvieux, renforcés par une musique qui vous imprègne progressivement.

Jalil Lespert s'est attribué lui-même un premier rôle casse-gueule, qu'il maîtrise haut la main en mari pas si net. Charlotte Le Bon surprend par sa stature, son aisance charnelle, incarnant à merveille la conscience du pouvoir de la femme sur l'homme. Camille Cottin confirme tout le bien qu'on pensait d'elle en enquêtrice acharnée. Quant à Romain Duris il s'éloigne fort justement des rôles d'amoureux romantiques et maladroits qui ont fait sa réputation. Film d'acteurs au suspense marqué et à l'ambiance poisseuse, "Iris" porte un trouble sournois que les amateurs de polars devraient fortement apprécier.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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