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GOD BLESS AMERICA

Un film de Bobcat Goldthwait

Tueurs surmenés

Rien ne va plus pour Frank. Divorcé, licencié, méprisé par sa fille et ses voisins, il apprend qu’il est condamné du fait d'une tumeur au cerveau. Pour en finir, il prend son arme... Mais au lieu de la retourner contre lui, il tire sur tout ce qui l’écœure. Dans cette frénésie meurtrière, il fait la connaissance de Roxy, une jeune adolescente, elle même révoltée contre les dérives stupides de l’Amérique...

À l’aube de la cinquantaine, Frank voit sa vie sombrer dans un monde vide de toute chaleur humaine. Seul et désœuvré, il a pour unique compagnie un écran de télé qui crache, des heures durant, des programmes stupides. Il a beau zapper, les images se succèdent, stroboscopiques, miroir d’un univers cruel et décadent qui a eu raison de son bonheur. Par l’intermédiaire de Steven Clark, simple d’esprit jeté en pâture au public carnassier d’ « American Superstarz », Bobcat Goldthwait fustige la société américaine dans ce qu’elle a de plus sordide : sa vocation à rabaisser l’esprit humain pour le ramener à ses plus bas instincts, et ainsi sacrifier le plus faible pour dissimuler ses propres défaillances. Pour contrecarrer cette descente aux enfers, le réalisateur grippe la machine avec un binôme de tueurs (Frank et Roxy), effet indésirable d’un traitement neurasthénique.

Avec des faux airs de Mel Brooks, Bobcat Goldthwait, est réputé outre atlantique pour ses stand-up cyniques et acerbes. Comique aigri par le déclin de l’empire américain, le réalisateur opte pour la comédie potache et sanglante. Tel un « C’est arrivé près de chez vous » bon enfant, les premières minutes sont savoureusement caustiques et promettent une tragi-comédie des plus alléchantes. Malheureusement le soufflet retombe quelque peu une fois le duo installé dans son épopée sanguinaire. Le film s’enlise petit à petit dans un comique de répétition et à force de canardage, le scénario plombe quelque peu le message socio-politique qui fait tout l’intérêt du film. À trop grossir le trait, la caricature perd un peu de sa provoc pour se retrouver figée au seul rang de comédie. Dommage !

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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