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EL 5 DE TALLERES

Un film de Adrián Biniez

Difficile décision

Joueur portant le maillot numéro 5 dans l'équipe de Talleres, en Uruguay, Patón Bonnassiolle est expulsé par carton rouge et ne pourra pas jouer pendant huit matchs. De quoi avoir le temps de gamberger quant à sa décision de mettre fin à sa carrière en fin de saison...

"El cinco" nous propose le portrait d'un joueur de football, la trentaine, confronté à un choix qu'il devra de toute façon faire un jour : arrêter sa carrière sportive pour passer à autre chose. Ayant pleinement le temps de réfléchir à la question et n'ayant pas souhaité officialiser la chose, Patón (Esteban Lamothe) porte sa tempête intérieure sur son visage, de plus en plus fermé au fil du récit. Adrián Biniez, dont c'est le second long métrage après le très réussi "Gigante" (Grand prix du jury au Festival de Berlin 2009), capture avec délicatesse ses moments de doute et de complicité avec sa femme, qui viennent ponctuer sa pause obligée.

Face à Esteban Lamothe, fier et droit, on découvre différents personnages dont le destin est lié au sien d'une manière ou d'une autre : de son père qui voudrait bien prendre part à la réussite de son petit (ne serait-ce que grâce à ses gènes), jusqu'à son entraîneur qu'on prend au début pour un loser, mais par lequel viendra l'émotion dans l'une des toutes dernières scènes. Pratiquant déjà un autre métier en parallèle, c'est finalement à sa quête d'un autre avenir que nous invite l'auteur, entre errance hasardeuse, inquiétude, désir de bien faire et de valoir quelque chose autrement que par le sport. Un beau portrait où les privations se confrontent aux envies.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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