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EDVARD MUNCH

Un film de Peter Watkins

Un film qui éclaire la démarche d’un artiste de l’intérieur

Les jeunes années du peintre norvégien Edvard Munch, aux prises avec les conventions de la société puritaine de son temps…

Ce film réalisé en 1973 possède une structure narrative révolutionnaire à l’époque, qui reste subjuguante, par les fausses interviews des gens proches de Munch, par son rythme, parfois brisé, allant et venant, qui n’est pas s’en rappeler la technique picturale de Munch : de gros traits à peines esquissés, et pourtant l’essentiel est là, transcendant. Car c’est bien à une quasi fusion de la forme et du fond, du réalisateur et de son sujet, que l’on nous convie. Il est évident que le parallèle est flagrant, en filmant Munch c’est bien Peter Watkins qui se filme lui-même. La souffrance face à l’incompréhension des critiques, l’interdiction, le rejet et les insultes, comme Munch, Peter Watkins, réalisateur révolutionnaire, les a connus de la même façon.

Ce film, « un travail de génie » selon Ingmar Bergman, lui-même, nous campe avec réalisme le Christiana d’autrefois (aujourd’hui Oslo), avec sa bourgeoisie protestante et puritaine, son hypocrisie, la bohême que fréquenta Munch, l’influence de l’anarchiste Hans Jaeger, les maladies familiales, les souffrances de l’époque, tout ce qui façonnera l’artiste. Et c’est bien la plus grande richesse de ce film que d’éclairer la démarche de l’artiste de l’intérieur. Par quelques touches descriptives, Watkins met en place un véritable tableau qui entraîne le spectateur au plus près du sujet. En espérant que ce film fasse redécouvrir Watkins et son œuvre, car trop rares sont les films qui interpellent notre intelligence.

Patrick MarchandEnvoyer un message au rédacteur

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