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DERNIÈRE SÉANCE

Un film de Laurent Achard

La dernière séance ? On l’espère, oui !

Un jeune homme, Sylvain, est programmateur pour un petit cinéma d’art et d’essais qui est voué à disparaître. Il habite au sous sol du cinéma, et chaque soir il sort pour se livrer à un rituel sanglant...

Ce film fascine. Non pas que la mise en scène soit formidable, ou le suspense haletant. Non, nous restons « coi » devant l’absence de propos du film. Il a pourtant clairement deux angles d’attaque : la cinéphilie, et un serial-killer, le héros étant un cinéphile serial-killer. Autant la première passion peut se comprendre sans trop de problème, autant la deuxième est déjà plus hors norme, même si le cinéma (dans son sens large) fait son possible pour nous habituer à ce phénomène terrifiant et heureusement rare.

Le réalisateur exploite les deux pistes et les recoupe d’une manière, à notre humble avis, si inconsistante et si inintéressante (nous n’en dirons pas plus pour ceux qui désirent voir le film), que l’entreprise semble terriblement vaine. Et aucun des deux pendants n’est développé, ou si peu, et sans talent. Le réalisateur montre quasiment tous les meurtres en hors champ, dans des plans longs et fastidieux, durant lesquels il n’utilise aucun des outils habituels qui pourraient rythmer son propos, ou lui apporter de la substance. Non. Le héros tue. Ce n’est pas passionnant, et tragiquement, guère repoussant. Tout juste fastidieux. Tragique à son insu.

Admettons tout de même que deux plans font particulièrement frémir, car le serial-killer a infligé à sa victime un acte de torture odieux, que le réalisateur filme frontalement assez longtemps pour être sûr que nous percevions bien la souffrance de la victime. Et il faut avouer que lors de ces deux plans, le maquillage est parfaitement réussi et l’effet, d’une répugnance totale, fonctionne parfaitement.

Le travail du cinéaste nous rappelle d’une certaine manière celui de Bruno Dumont (« L’humanité », « Flandres »), avec l’irruption d'une violence extrême (voir le meurtre final dans « Twenty Nine Palms »), glaciale, sans raison apparente, au milieu d'un scénario qui semble aussi vide qu’une coquille. Ici, excepté les deux plans en question, le résultat provoque simplement l’indifférence, voire un certain agacement devant un tel gâchis.

Ivan ChaslotEnvoyer un message au rédacteur

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