Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

CYPRIEN

Un film de David Charhon

Vous êtes viré !

Cyprien est un garçon de 35 ans, aux cheveux gras, aux lunettes envahissantes, qui travaille comme informaticien dans un placard au fond d’une agence de publication, chargée du magazine de mode: Dress Code. Timide et coincé, il met presque tout le monde mal à l’aise et va se faire piéger par le directeur artistique, lorsqu’une mannequin vedette, Geena Mc Queen vient faire un shooting à l’agence…

On a beau adorer les petites annonces d'Elie, dont « Cyprien » fut l'un des personnages les plus croustillants, en quête de respect mais aussi de blondes à forte poitrine, on était un rien inquiets à l'idée de voir adaptées les aventures de ce « looser » sur grand écran. L'occasion était bien entendue trop belle de donner une leçon à tous ceux qui se moquaient du personnage, en adoptant quasiment le même pitch qu' « Agathe Cléry » de Chatiliez, le personnage devenant cette fois-ci non pas noir, mais beau !

Si l'on se doutait que tout dans le scénario ne serait que caricature, de l'agence de presse, à des années lumières de l'étude sociologique que constituait « Le diable s'habille en Prada », au monde des geeks fans d'informatique, de jeux vidéos, séries et effets spéciaux, on espérait un minimum de mise en scène. Or rien à l'horizon, les scènes s'alignent sans inventivité, les transitions étant réduites à la portion congrue et le montage frôlant l'inacceptable. Le pire étant que l'on rit à peine des mésaventures de ce pathétique personnage, que les scénaristes nous forceraient à aimer à coups de beaux discours sur la tolérance et la différence.

Aussi faux-culs que les employés de l'agence, tous à espérer que leur voisin sera puni ou viré à leur place, ils essayent de faire croire que le physique ou tout au moins le soin qu'on lui apporte, n'a aucune importance. Bref, c'est la débandade, et elle serait totale si l'on ne s'amusait de quelques répliques raz du front de la part des geeks fans du plus petit rôle de soldat dans « Star Wars », ou si Léa Drucker ne se montrait pas plus charmante et attachante que jamais, en caution morale. Du coup, on retournera vite regarder sur notre télé les compilations d'Elie Seimoun, comédien bien plus fin d'habitude.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire