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COPS – LES FLICS DU DÉSORDRE

Un film de Luke Greenfield

To serve and protect, pour rire !

Los Angeles, de nos jours. Deux amis losers participent à une soirée costumée où ils arrivent déguisés en policiers. En rentrant chez eux, ils se fondent dans leurs habits et se font passer pour de vrais agents de la LAPD, un peu à leur insu puis carrément de leur plein gré, allant jusqu’à acheter une voiture de police sur e-bay…

Après les déboires des policiers américains, enchaînant les bavures sur les citoyens noirs, déchaînant de nombreuses vagues de manifestations jusqu’en fin d’année dernière, la police avait bien besoin de redorer son image. Et quel média pouvait le mieux participer à adoucir les mœurs en mettant en images un duo d’imbéciles (un blanc et un noir) enfilant le costume de la police de Los Angeles et partageant leurs valeurs d’exemplarité, de service, de respect, d’engagement ? Le cinéma of course !

Sur le mode de la comédie, pas toujours fine on vous l’accorde, les deux imposteurs se la jouent justiciers cool pour démanteler un réseau de dealers. Mais le but de l’histoire est de faire prendre conscience aux deux zigotos qu’être flic n’est pas anodin et n’est en rien un jeu, et qu’au contraire l’uniforme se mérite car l’agent risque sa vie au quotidien… Une belle publicité pour la Police américaine qui tente de faire oublier le racisme et la gâchette facile d’officiers hors-la-loi mais jamais condamnés par leur Justice.

Les deux comédiens principaux, quasiment inconnus en France, fonctionnent parfaitement ensemble, entre le blanc bourrin qui fonce sans réfléchir (Jake Jonhson) et le black dont le sérieux tranche avec ses excès de cris stridents et de postures efféminées (Damon Wayans Jr.) ! Les situations les plus drôles se trouvent dans la première moitié du film quand ils prennent conscience de leur « pouvoir » et de leur « aura » dans la peau d’officiers de police et qu’ils en abusent pour rire ! D’ailleurs la production en a bien compris le potentiel comique puisqu’elle a ajouté dans le générique de fin des suppléments de scènes sur cette phase de l’histoire.

Le reste patauge dans l’invraisemblable et le ridicule d’autant que la réalisation type « mauvaise série télé des années 90 » n’aide pas à grandir le film. Toutefois, on se surprend quand même à tenir la distance jusqu’au dénouement, en rigolant par-ci par-là aux côtés de personnages secondaires amusants et déjantés (la bimbo nympho et le gangster Pupa)…

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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