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CITOYEN D’HONNEUR

Un film de Mohamed Hamidi

Un remake au personnage principal simplifié, mais doté de quelques bonnes idées

Récompensé du prix Nobel de littérature, Samir Amin, écrivain français né en Algérie, se retrouve un an plus tard panne d’inspiration et accepte contre toute attente de se rendre dans son village natal Sidi Mimoun qui souhaite faire de lui son citoyen d’honneur. Accueilli par le serviable Miloud, il fait des efforts pour se plier au protocole, tout en découvrant un certain amateurisme. Mais sur place il n’y aura pas que des fans, l’auteur s’étant inspiré du village et de ses habitants dans nombre de ses livres…

Citoyen d'honneur (2022) film movie

"Citoyen d'honneur" n’est autre que le remake du film eponyme argentin signé Gaston Duprat et Mariano Cohn ("Citoyen d'honneur" - "El ciudadano ilustre"), sélectionné en compétition Festival de Venise en 2016, dont il est reparti avec le prix d’interprétation masculine pour Oscar Martinez, interprétant alors le rôle du romancier, repris aujourd'hui par Kad Merad. L’action est ici transposée en Algérie, et la mise en place comme la description du contexte par Mohamed Hamidi, metteur en scène de "La vache" et "Jusqu’ici tout va bien", est de ce point de vue plutôt efficace, soulignant les problèmes techniques récurrents (l’électricité, le téléphone...) ou un certain excès de fierté nationale (les applaudissements dans l’avion, les suiveurs dans la rue, les cadeaux...), tout comme, en filigrane, les limite mises à la liberté de chacun et un certain contrôle des puissants et de religieux sur l'individu.

Mais en abandonnant le caractère méprisant, résolument urbain et sauvage du personnage original, le scénario ne trouve pas son équilibre dans les dénonciations finalement assez timides qu’il développe. Le duo d’interprètes principaux fonctionne cependant très bien, Kad Merad amenant juste ce qu’il faut de bonhommie et Fatsah Bouyahmed retenant un peu les élans de son personnage usuel de petite gens, adopté depuis "La vache". Ce dernier dispose d’ailleurs des meilleures répliques du film, entre maîtrise approximative d’expressions françaises (certes faciles, mais amusantes), surabondance de bonne volonté et réelle admiration pour l’auteur, mais aussi petite leçons de simplicité locale (« y’a pas de cholestérol ici, y’a même pas de docteur »). Enfin notons le rôle clé de Oulaya Amamra, l'une des révélations de "Divines", qui apporte ici l’élan d’une jeunesse désabusée mais refusant fort justement l’exil, car « si on part tous, qui va changer les choses ici ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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