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CHI-RAQ

Un film de Spike Lee

OMG (Oh my god) ! Catastrophique !

Un groupe de femmes de gangsters en a assez de la violence qui règne au sein de sa ville. Lorsqu’une balle perdu tue un enfant, c’en est trop pour Lysistrata qui décide de fomenter un plan pour obliger les hommes à s’apaiser...

Chi-Raq est le petit nom qu’ont donné les rappeurs de Chicago, pour désigner les quartiers les plus pauvres de la ville (c’est aussi le nom du rappeur en titre dans le film). Cité en proie au chômage depuis la crise de l’automobile et du pétrole, c’est aussi l’un des coupe gorge les plus réputés aux États-Unis. Peu surprenant lorsque l’on sait que misère et criminalité vont de paire. C’est donc le théâtre de cette adaptation de la pièce antique Lysistrata qu’a choisi Spike Lee pour son dernier film, l’une des premières productions d’Amazon Studio.

Présentations faites, n’y allons pas par quatre chemins : dire que le dernier Spike Lee est une déception est une litote. Il s’agit plutôt d’un ratage complet. Sur la forme, c’est sur-joué et grand-guignolesque au possible. On a l’impression de se retrouver devant un navet tout droit issu de la Blaxploitation. Les personnages tombent systématiquement dans le ridicule et les clichés au point d’en être ridicule (mention spéciale à Wesley Snipe et Samuel L. Jackson). Les dialogues se résument à du Slam truffé de rimes pauvres voire sans rimes du tout et lorsque l’on passe au rap ou au gospel, les lyriques sont d’une banalité propre aux travers du hip-hop de ces dernières années. À chaque fin de séquence, on en vient à se passer une facepalme tant l’ensemble est affligeant. Après "Da Sweet Blood of Jesus" et son "Indigènes" indigeste afro-américain "Miracle à Santa Anna", Spike Lee ne remonte pas la pente. Bien au contraire.

Le seul aspect positif du film est son sujet et le caractère engagé qu'il revêt, portant une charge au port d’arme, si cher aux américains. Seulement, cette ruse de la gente féminine pour empêcher la guerre n’est pas nouvelle (rappelez-vous de "La Source des femmes") et Spike Lee n’apporte pas grand-chose avec cette pseudo-comédie musicale hip-hop grand guignolesque, étirée en longueur sur près de deux heures (!) et qui ne sortira probablement pas non plus dans les salles françaises. Un triplé malheureux pour le réalisateur emblématique de Brooklyn…

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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