Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

CAPTAIN AMERICA: CIVIL WAR

Civil War, ou comment faire un super film et non un simple film de super-héros

À la suite d’une mission ayant provoqué plusieurs victimes, les agissements des Avengers sont de plus en plus décriés. Les gouvernements nationaux ainsi que les Nations Unies décident de mettre en place un programme pour surveiller et superviser les super-héros. Si Tony Stark encourage cette idée, Captain America ne peut accepter une telle mesure. Rapidement, deux camps s’installent et se combattent…

Soyons clairs d'emblée, "Captain America : Civil War" est un gros kiff, un plaisir sans limite devant ce spectacle ahurissant où nos super-héros préférés s’affrontent à grands coups de poings et de kicks bien sentis. "Avengers 2.5" plus que suite du "Soldat de l’Hiver", ce nouveau volet nous plonge dans les tourments de ces êtres extraordinaires, là où la morale vient questionner leurs gros muscles. Ils sauvent des vies tous les jours, mais causent également de nombreux dégâts matériels et humains. Deux camps s’affrontent alors, ceux favorables à l’ingérence d’institutions internationales dans leurs agissements (Team Iron Man) et ceux qui pensent que pour pouvoir agir pour le bien, ils doivent rester les seuls à décider (Team Captain America).

Et cette guerre annoncée est largement à la hauteur de nos espérances. Car sans être une chronique politique, cet opus introduit des questionnements profondément humains autour de personnes qui ne le sont pas par définition. C’est bien là, la force du film : développer un environnement où chaque personnage existe véritablement à l’écran, les scénaristes ayant pris le temps de dessiner admirablement les contours de ce grand rendez-vous épique. Avec une fluidité déconcertante, les numéros de bravoure s’enchaînent sur un rythme effréné, faisant balancer notre cœur d’un côté et de l’autre, tant chacun avance des arguments défendables, faisant même du méchant, un simple homme aux motivations compréhensibles. Mais surtout, le métrage garde l’identité de ce qui fait Marvel, ce saupoudrage parfait entre humour et action spectaculaire. Et à ce titre, l’arrivée de Spiderman offre une respiration bienvenue, ramenant le fun à un moment où le drame risquait de devenir trop pesant.

Cascades impressionnantes, bastons magnifiquement chorégraphiées et mise-en-scène nerveuse font de ce « Civil War » l’un des meilleurs Marvel. À l’image de la séquence d’ouverture, où la caméra virevoltante colle au plus près des corps, le film ne cesse de surprendre et d’innover visuellement, jusqu’à atteindre son point d’orgue dans la désormais fameuse séquence de l’aéroport. Oui, l’intrigue diverge de celle des comics. Oui, beaucoup moins de super-héros sont présents. Mais chacun a une raison d’être là. Au lieu de s’essayer à la surenchère, les frères Russo alimentent leur récit de dialogues précis et de temps morts habillement distillés, préférant offrir à leurs personnages de véritables questionnements plutôt que de faire d’eux des machines de guerre. Et au milieu des vannes et des combats, c’est même de l’émotion qui va naître de ce match déchirant où nos idoles d’hier s’affrontent pour construire un nouveau futur.

Avec sa mécanique parfaitement huilée, "Captain America : Civil War" frôle la perfection dans la maîtrise de sa trame narrative, déplaçant chaque pièce de son échiquier comme une évidence. Instaurant des failles et des doutes dans ces colosses, cet épisode se distingue des précédents dans la profondeur et l’intensité de son propos tout en respectant le cahier des charges et l’héritage de la saga. Le final est grandiose. L’épilogue pose de nouvelles bases particulièrement intéressantes pour la suite. En quelques minutes, Spiderman est déjà l’un des personnages les plus cools. Plus que jamais, Marvel confirme sa domination sur D.C. Comics. C’est quand déjà "Avengers 3" ?

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire