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CABARET PARADIS

Quand l'envie de spectacle ne suffit pas à maintenir un rythme de comédie

Shirley et Dino, sont sousins – cousines et travaillent dans une fête foraine. A la suite d’un héritage, ils débarquent à Paris, où ils découvrent un cabaret moribond, qu’il vont tenter de reprendre en main…

S'il faut reconnaître à Corinne et Gilles Benizio, alias Shirley et Dino, une qualité évident, il s'agit de leur envie de burlesque. Mais à vouloir tout miser là dessus, ils ne réussissent pas à faire un film rythmé, ni à rendre leurs propres personnes réellement attachants. Leur duo de maladroits, dont la naïveté fait aussi la réussite, fonctionne à merveille sur de courts sketchs et a plus de mal à exister dans une crédibilité, sur la durée d'un long métrage. Après quelques scènes agaçantes de présentation des multiples personnages, le film décolle enfin avec les premiers numéros de Music Hall, et toutes les tentatives de remplacement des amuseurs défaillants.

C'est avec cette série de petits sketchs que le film gagne en rythme, culminant avec le numéro de la boîte du magicien, très réussi. Ensuite, dans l'affrontement qui les oppose à la bande de mafieux dirigeant la boîte de nuit voisine, les gags sonnent moins naturels, sauf lors d'une scène de cambriolage, fonctionnement sur les mêmes ressorts d'inattention ou de maladresse qui font le comique des deux lurons. Heureusement, on prêtera un œil attentif aux seconds rôles, qui créent par moment la surprise, dans de surréalistes et délicieuses compositions. C'est le cas de Maaïke Jansen en dresseuse de chien alcoolique (la maîtresse, pas le chien), et surtout de Serge Riaboukine, en immigré russe fan de lancé de couteau, totalement allumé et effrayant. Rien que pour eux, le film vaudrait presque le détour.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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