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BLADES OF BLOOD

Un film de Lee Joon-ik

Phrase

Au 16ème siècle en Corée, Hwang Junghak et Lee Monghak forment la « Grande Alliance », un groupe armé ayant pour but de rendre le pays meilleur et de le protéger contre l’assaut imminent des japonais. Lee étant devenu l’homme fort du pays, il décide de partir dans une quête visant à éliminer tous les leaders corrompus du pays. Hwang, devenu un épéiste aveugle de grande réputation, part à sa poursuite pour venger la mort d’un de ses amis tué par Lee…

Sortie en DVD et Blu-ray le 28 novembre 2011

Présenté en compétition dans la sélection Action Asia du 13ème festival du film asiatique de Deauville, « Blades Of Blood » est à l’image de « The Sword With No Name », le vainqueur de la précédente édition, un film qui cherche ses marques et ne sait absolument pas dans quel genre s’affirmer. Volonté de rendre une copie d’histoire pour obtenir une bonne note ? « Honte » de ne proposer qu’un film d’action (ce qui serait un comble) ? On commence vraiment à se demander ce qui pousse certains réalisateurs à édulcorer des scènes d’action pourtant maîtrisées, par des propos pompeux handicapant tout le film.

Le personnage de Lee Monghak, épéiste de renom et de talent, décidant, alors que son pays est sur le point d’être envahi par les japonais, de faire tomber les têtes corrompues du gouvernement, qui mèneront la Corée vers une défaite certaine, aurait mérité un traitement beaucoup plus brute de décoffrage que celui d’un personnage coupant des têtes et sortant une réplique d’une prétention qui n’a d’égale que la taille de son épée. Hwang Junghak, sorte de Zatoichi, sabreur solitaire valeureux et comique de service, se coltinant le fils de l’un de ses amis tué par le général Lee, en recevant un traitement un peu bâtard de la part du scénariste fonctionne pourtant bien. Le duo comique marche ainsi tout le long du film et c’est cet esprit un peu léger qui aurait dû planer sur l’ensemble du film pour pouvoir être témoin d’un spectacle total où les épées s’entrechoquant (dans quelques magnifiques séquences) méritent bien plus de place que des répliques tombant à plat.

Reconstitution historique réussie, combats fougueux et assez bien filmés, répartition équilibrée entre action et humour, autant de qualités qui se retrouvent effacées par l’omniprésence d’une prétention écrasante. Dommage qu’à chaque fois qu’un film coréen traite de l’invasion japonaise (comme c’était le cas avec « The Sword With No Name » son réalisateur se sente obligé de passer pour un historien, ou un moralisateur, alors que l’on lui demande juste de nous compter une histoire sincère et efficace.

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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