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BLACK STONE

Un film de Roh Gyeong-tae
Avec Won Tae-hee...

Quelle est la vraie jungle ?

Dans l'armée coréenne, Shon Sun se fait harceler par son sergent parce qu’il est métisse et qu'il devient le protégé du lieutenant. En ville, un vieil homme travaillant avec sa femme dans une usine d'abattage et de conditionnement de volailles, rêve de revenir dans son village...

"Black stone" est une œuvre étrange et hypnotique qui ne laissera personne indifférent. Donnant à suivre, en parallèle, les destins contrariés d'un jeune métisse et de ses parents, Gyeong-Tae Roh nous propose d'être les témoins des rêves brisés du premier comme des deux autres. Présentant sa vision bien noire d'une carrière militaire supposée virile et droite ainsi que son regard catastrophique en termes d’hygiène des usines agro-alimentaires, le réalisateur use avec justesse de la métaphore de la marée noire pour évoquer les espoirs ou les destins souillés. Car quelles perspectives existent entre la jungle et la ville, entre une armée décadente et une exploitation forcenée dans des usines ?

Forcément utopique dans sa préférence affichée pour la vie à l'ancienne, loin de la ville destructrice, le scénario verse dans le mysticisme lorsqu'il convoque les rituels villageois. Magie noire, voyage en transe sont ici représentés à l'écran durant de longues minutes de manière plus ou moins heureuse (des tâches de peinture, une pierre qui roule sur différents supports...), mais débouchent tout de même en toile de fond sur un message rempli d'espoir, au-delà notamment de l'impuissance de la médecine ou du système de santé coréen. Un film inégal, mais formellement intéressant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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