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BABY BALLOON

Un film de Stefan Liberski

Une comédie tuée par ses clichés malgré des acteurs à l’énergie communicative

Bici et Vince pourraient vivre l’idylle parfaite. Elle est la talentueuse chanteuse du groupe de rock dans lequel le beau gosse joue de la guitare. Malheureusement pour la jeune fille un peu rondouillette, il semble que celui qu’elle aime depuis l’enfance ne la remarque pas. Et l’arrivée de la belle Anita ne devrait pas arranger les choses…

Stefan LIberski, surtout connu pour "Bunker Paradise" qui s’attaquait à la cruauté du milieu mondain, poursuit dans la veine de la comédie dramatique. Après s’être ainsi intéressé aux aspirations de célébrité et de richesse, le réalisateur s’empare du sujet épineux des complexes adolescents. Car "Baby Balloon", avant d’être une banale histoire de triangle amoureux, est une exploration du mal-être juvénile, là où l’apparence dicte sa loi. Bici a beau être une excellente chanteuse, complètement décomplexée et extravertie sur scène, ses quelques kilos en trop lui gâchent sa vie dès qu’elle n’est plus derrière son micro. Amoureuse du guitariste de son groupe, elle va voir d’un très mauvais œil l’arrivée de la nouvelle petite amie de celui-ci.

Énergique et léger, ce film vaut avant tout pour la prestation d’Ambre Grouwels, dont la fraîcheur fait plaisir à voir. Et dès lors qu’elle pousse la chansonnette, il est encore plus difficile de résister à ce petit bout de femme, débordante de charisme et de justesse. Mais derrière le naturel bluffant de cette nouvelle venue dans le Cinéma, se cache des faiblesses scénaristiques qui condamnent le métrage à une vulgaire comédie adolescente de plus. Manquant considérablement de folie, "Baby Balloon" se contente d’effleurer ses sujets, l’absence de parti-pris empêchant toute réflexion.

Avançant alors en sentier balisé, le film ne s’écarte jamais de sa ligne de conduite, quitte à plonger le spectateur dans un ennui grandissant. Cette fable sur le droit à la différence devient alors vite lassante, d’autant plus en raison du traitement simpliste des personnages. Les scénaristes tombent alors dans les mêmes travers qu’ils cherchent pourtant à dénoncer, se limitant au physique sans chercher à développer la psychologie de ces adolescents. Le film se résume alors à une fille obèse amoureuse d’un garçon qui n’assume pas son attirance pour elle et qui préfère flirter avec une belle brune longiligne.

Si les comédiens sauvent l’ensemble, et si la bande son punchy permet de rythmer cette fresque sur les problèmes de poids, les clichés sur les « gros » sont bien trop nombreux et visibles à l’écran. C’est dommage, car ces acteurs avaient la sincérité pour nous offrir une grande comédie. On doit malheureusement se contenter d’un film maladroit et bancal.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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