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ANOTHER HAPPY DAY

Un film de Sam Levinson

La guerre est déclarée !

Dans la voiture qui les conduit au mariage de Dylan (le grand frère), Ben et Elliot (les deux plus jeunes frères) font les andouilles et filment avec leur caméra vidéo leur mère qui est au volant. Ce sera le film de l’événement qui va tous les rassembler ! Une véritable réunion de famille qui risque de mal tourner avec la venue du père, divorcé et qui a refait sa vie avec une ex-stripteaseuse…

Avec un titre aussi ironique, le ton est donné pour ce premier film du fils de Barry Levinson, Sam ! C’est à « un autre jour heureux » qu’il nous convie : celui d’un mariage, le jour de l’union et de l’amour. Mais tout rassemblement familial peut vite dégénérer, surtout dans une famille boursouflée de rancœurs et de non-dits prête à se déclarer la guerre… sans retenue.

Auteur du scénario, Sam Levinson a bien digéré les films de famille et toutes ces histoires universelles de liens d'amour et de haine qui nous unissent. On pourra lui reprocher d’affliger une tare, un cliché à chaque personnage mais il n'y a pas de franche comédie dramatique sans un peu d’exagération ! La grand-mère en veut à sa fille d’avoir quitté le nid familial avec sa petite-fille en laissant son mari garder le petit-fils. L’ex-mari s’est recasé avec une bimbo qui se considère comme la mère naturelle de son beau-fils. Les enfants, frères et sœurs, demi-frères et demi-sœurs réservent eux aussi de belles surprises : entre syndrome Gilles de la Tourette, début d’autisme, tendance aux pulsions suicidaires, chacun a sa particularité. Le tout est parsemé de cousins beaufs, de tantes hystériques et de grands-parents réacs… Un beau portrait de famille à peu près normal et représentant équitablement notre société moderne !

Comment voulez-vous que ça ne pète pas tôt ou tard ? Le jour du mariage du fils aîné où tout ce petit monde est réuni est l’occasion idéale pour tout balancer et crever les abcès qui empoisonnent depuis trop longtemps le climat déjà affecté de cette belle et grande famille américaine. La guerre est donc rapidement déclarée; une guerre des tranchées où les bombes pleuvent, les désaccords sont légions, où tous les coups sont permis : le rentre dedans, le corps à corps, les insultes sol-sol. Ça pilonne de tous les côtés, ça tire à vue et à boulets rouge pour le plus grand plaisir malsain du spectateur qui en prend plein les mirettes !

Les dialogues, d’une incroyable justesse, sont aux petits oignons et le ping-pong de joutes verbales est à savourer sans modération. Les personnages alternent entre gravité de leur rôle et situations hilarantes : on se prend une baffe toutes les deux minutes et une crise de fous rires au même rythme. Ezra Miller (révélé par « Afterschool » et confirmé avec « We need to talk about Kevin ») mélange joyeusement alcool, drogue et médicaments. Il tient le haut du tableau avec sa parfaite interprétation de ce jeune à problème qui décidément lui colle si bien à la peau. Mais la totalité du casting mérite un prix d’interprétation collectif (avec mention au coiffeur d’Ellen Burstyn pour sa choucroute capillaire qui lui va comme un gant… ou pas !).

La vérité et la sincérité du propos, le vécu des situations et l’identification naturelle aux personnages touchent en plein cœur. Un premier film en forme de réussite qui a obtenu le prix du meilleur scénario au festival de Sundance 2011 et s’était fait une belle réputation au dernier festival de Deauville.

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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