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ALIVE IN FRANCE

Un film de Abel Ferrara

Une tournée des (po)potes peu fascinante

En 2016, Abel Ferrara était en tournée en France pour une rétrospective de ses films ainsi que pour une série de concerts. Guitariste et voix, il était accompagné sur scène du compositeur attitré de ses films Joe Delia, d’un de ses acteurs fétiches Paul Hipp et de son épouse, l’actrice Cristina Chiriac…

Alive in France documentaire image

Le saviez-vous ? Abel Ferrara ne se consacre pas uniquement au cinéma. À ses heures perdues, il aime gratter sa guitare et donner de la voix sur les musiques qui ont marqué son œuvre. Il y a 2 ans, à l’occasion d’une rétrospective de ses films à la cinémathèque de Toulouse, le réalisateur donna toute une série de concerts en France. Pour l’accompagner dans sa tournée, il a fait appel à Paul Hipp et à Joe Delia, ses acolytes de toujours. Un autre de ses potes devait être derrière la batterie mais pour des raisons obscures, celui-ci est interdit de vol pour la France.

Abel Ferrara a profité de cette parenthèse française pour signer un documentaire sur son univers. Un film qui le montre aujourd’hui, jeune père de famille de 65 ans entouré de ses potes entre backstage et scènes musicales intimistes. Les textes de ses chansons sont plutôt bien écrits et retranscrivent parfaitement son style, à jamais imprégné de l’atmosphère poisseuse du New York underground d’avant Giuliani. Néanmoins l’aspect sulfureux du personnage s’arrête à sa setlist, car côté coulisses, le vieux briscard et sa bande ne révolutionnent plus grand chose.

En effet, les rebelles sans foi ni loi n’offrent rien de bien croustillants à la caméra. Seules deux groupies particulièrement éméchées donneront un peu de « rock’n roll attitude » à ce docu sans relief. L’une d’elle, après avoir déclamé un méprisable « it sucks ! », hurle tout au long du concert. Paul Hipp la fera taire d’un très élégant « Like your mother, when I f… her ! ». Ainsi, le seul moment non politiquement correct du film se résume à une blague douteuse et misogyne.

Alors certes, Abel Ferrara profite de ces retrouvailles pour livrer quelques facettes de sa personne et notamment sa vision de la vie. Mais si on n’est pas fan de la première heure, il faut bien avouer que l’on s’ennuie ferme. Très vite, le film tourne en boucle sur le discours auto centré du cinéaste qui se remémore ses folles années avec ses vieux potes. Nous voilà alors coincés 80 minutes avec un gang de vieux lascars un peu prétentieux qui aiment se montrer au bras d’une femme de 30 ans de moins qu’eux et rouler des mécaniques d’un ton faussement désabusé. Vous voilà prévenu.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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