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À LA POURSUITE DE DEMAIN

Un film de Brad Bird

Formaté pour Disney Channel

Au début des années 1960, un jeune garçon apporte son invention de propulseur dorsal à la grande foire internationale de New York. Il est repéré par une jeune fille qui lui remet un pin’s et qui le conduit dans un monde futuriste où tout semble possible : Tomorrowland…

Brad Bird n’a pas perdu son âme d’enfant. Après un détour par la franchise "Mission : Impossible", qu’il a littéralement relancée avec l’excellent "Protocole Fantôme", il revient à ses premières amours : le film pour gosses. Le réalisateur de "Ratatouille", du "Géant de fer" et des "Indestructibles" reste ici dans le cinéma en prise de vues réelles et imagine un véritable film d’aventures pour enfants mêlant comédie, science-fiction et action. Malheureusement, "À la poursuite de demain" est le premier faux-pas dans la filmographie du réalisateur américain qui avait jusque-là un CV parfait. La faute à un scénario bâclé et surtout extrêmement lourd, avec son message écolo moralisateur et son humour à peine gentillet.

Ils sont pourtant trois à avoir mis la main à la pâte pour concocter cette histoire de monde parallèle utopique, « Tomorrowland », qui fait rêver les yeux ouverts avec ses inventions magiques (les piscines à plusieurs niveaux, les journaux numériques…), ses moyens de transport volants et ses constructions futuristes. Toutefois, et c’est triste à dire, le résultat final dépasse à peine une production télévisuelle disneyenne. La différence se voit uniquement dans le budget qui lui a été alloué – les effets visuels nous immergent parfaitement dans le futur – et avec la star qui apparaît en tête d’affiche – un George « Cloonesque » à souhait !

On est donc dans le pur film familial extrêmement tout public, mais que tout le public n’aimera pas forcément ! Surtout celui qui honnit les longs métrages « mode d’emploi », c’est-à-dire ceux qui mettent tout en œuvre pour faire passer leurs messages, au risque de sortir les gros sabots et de vous prémâcher le travail. "À la poursuite de demain" est de ceux-là ! Il ne lésine pas, en effet, sur les lourdeurs pour faire comprendre que la planète Terre est en très mauvaise santé, qu’il ne faut pas attendre pour agir et, qu’à défaut de pouvoir compter sur les adultes, il faut tout miser sur les jeunes générations. On a donc droit à toutes ces valeurs qu’il faut leur inculquer : l’audace, la témérité et la persévérance d’agir pour un monde meilleur. Le film rabâche cette rengaine du début jusqu’à l’écoeurement de la dernière scène qui finit de nous achever sur place.

Brad Bird tente bien de briller avec des idées intéressantes qu’il maîtrise : les robots sur Terre, la maison piégée de Clooney… Sauf que si certaines scènes d’action sont assez réussies, on repart souvent sur des longueurs où les personnages parlent définitivement trop. Le film ne trouve ainsi jamais son rythme de croisière. Et, entre une Tour Eiffel coupée en deux, un couplet sur le syndrome du Titanic (c’est Hulot qui va être content) et un Hugh Laurie ("Dr House") aussi ridicule que ses costumes, on se dit qu’"À la poursuite de demain" accumule les styles et les genres comme une belle salade composée dont on aurait oublié l’essentiel : la sauce. Et quoi de pire que de consommer un produit fade et sans saveur ?

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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