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96 HEURES

Efficace mais inégal !

Gabriel Carré est un grand policier, patron de la brigade de répression du banditisme. Autant dire que les malfrats et leurs magouilles, il les connaît par cœur. Mais malgré son expérience, celui-ci va se faire kidnapper par un truand qu’il avait fait tomber quelques années plus tôt. Durant 96 heures, le voyou va tout faire pour obtenir ce qu’il recherche : le nom de celui qui l’a balancé…

Après nous avoir livré un "Switch" très caricatural, Frédéric Schoendoerffer continue dans le polar âpre avec "96 heures", confrontation intense et tendue entre un flic et un truand. Durant ces fameuses 96 heures, les rôles sont inversés, et c’est le bandit qui va jouer au policier en détenant celui dont il espère obtenir l’information nécessaire à sa vengeance, le nom de la balance à qui il doit sa condamnation. Dans ce huis-clos testostéroné et psychologique, l’affrontement entre les deux protagonistes principaux se transforme en duel de comédiens, Gérand Lanvin et Niels Arestrup nous offrant une leçon de comédie et une démonstration de puissance et de charisme.

Malheureusement, malgré les choix esthétiques judicieux du réalisateur, celui-ci parvenant à emballer son métrage d’une élégante mise en scène et d’un travail intéressant sur la photographie, les différentes invraisemblances scénaristiques anéantissent les efforts de Schoendoerffer visant à susciter de l’originalité. Les dialogues stéréotypés et les retournements de situation grotesques atténuent ainsi la tension qui se dégageait pourtant des premières minutes de ce thriller. Malgré le talent des acteurs, il sera alors bien difficile de parvenir à maintenir l’attention du spectateur face à tant de maladresses, d’autant plus lorsque le film s’écarte du huis-clos promis.

Si ce bras de fer musclé demeure efficace, on aurait préféré plus de subtilités pour accroître le suspense de ce thriller old school où le temps joue un rôle essentiel, jusque dans les tableaux présents dans la somptueuse maison servant de prison. Frédéric Schoendoerffer est définitivement l’un des experts du polar, et c’est précisément pourquoi on attend avec impatience un scénario sur grand écran qui soit à la hauteur de son talent. Par une résolution finale sous influence des tragédies théâtrales et par une intrigue secondaire inutile, "96 heures" laisse un arrière-goût de déception, la promesse d’un film policier abrupte et insolite qui ne sera jamais exhaussée.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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