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21 NUITS AVEC PATTIE

Faire renaître le désir

Caroline débarque dans le village du Sud-Ouest où vivait sa mère, récemment décédée. Alors qu'elle prépare les funérailles, entourée des ouvriers qui faisaient des travaux dans la maison, et qu'elle fait la connaissance de Pattie, la femme de ménage haute en couleur, le corps de sa mère disparaît...

L'attraction principale du nouveau film des frères Larrieu ("Les derniers jours du monde", "Peindre ou faire l'amour") c'est Karin Viard. Épatante comme à son habitude, elle livre ici une performance hors du commun, laissant couler avec joie et vigueur les dialogues savamment cochons concoctés par les scénaristes. Portée par ses pulsions, qu'elle assume pleinement, elle livre à une oreille curieuse ses commentaires sur la taille du pénis de ses ex-partenaires et leur manière de s'en servir. Opposé bien vivant du personnage d'Isabelle Carré, dont le deuil est bien plus autocentré que celui consacré à cette mère qu'elle a à peine connue, elle est le symbole de ce qu'a perdu cette femme : le désir.

Dans un Sud-Ouest estival et convivial, où les fêtes de village résonnent chaque soir au lointain, ce dernier personnage se confronte à d’autres choix de vie, dans un scénario malin, récemment primé au Festival de San Sebastian. Convoquant élans nécrophiles, problèmes de couple, illusions ou fantasmes liés à la jeunesse, nature accueillante, ainsi qu'une charmante pointe de fantastique (qui prend un peu trop le dessus sur la fin), le film constitue une belle réflexion sur la nécessité d'entretenir le désir. Pointant les différences hommes-femmes en la matière, "21 nuits avec Pattie" trouve progressivement un charmant équilibre entre verve sexuée, émotion et mystère. À découvrir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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