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14 KILOMETRES

Un film de Gerardo Olivares

Out of Africa

Au Mali, Violette promise de force à un vieux monsieur, décide de fuir sa destinée en embarquant sur un bateau pour Agadez. Au Niger, Bouba mécanicien, décide avec son frère Mukela de tenter sa chance en Europe pour devenir footballeur professionnel. Très vite leurs destins se croisent et c’est ensemble qu’ils entament un long et dangereux périple dans le désert afin de rejoindre les côtes espagnoles par le Maroc...

14 kilomètres : c’est l’infime distance qui sépare l’Afrique de l’Europe. Naïvement on pourrait penser que c’est l’étape la plus dangereuse pour tous les requérants d’asile venus d’Afrique noire. Hors ce n’est que l’ultime épreuve d’un parcours extrêmement périlleux où ils doivent survivre à la traversée du désert, mais aussi échapper aux armées algérienne et marocaine qui les raccompagnent aux frontières.

C’est ce dangereux voyage que retrace le film de Gerardo Olivares. Auteur de nombreux reportages sur l’Afrique, il réalise ici un docu-fiction magnifiquement bien filmé. La photo est superbe et la musique envoûtante. Mais derrière ce bijou technique, il y a un vrai travail d’investigation. Le réalisateur, qui prévoyait au départ de faire un documentaire, s’est très vite heurté à la mafia clandestine, peu disposée à être filmée. C’est donc sans caméra que Gerardo Olivares a enquêté pendant plusieurs mois du Mali à l’Espagne.

En résulte un scénario totalement inspiré de faits réels. Et comme beaucoup d’histoires vraies, certaines scènes semblent quelque peu exagérées. Comme si le hasard forçait le trait pour mieux développer son sujet. Néanmoins cela n’altère en rien l’attrait que l’on peut porter au film, bien au contraire. Dès les premières minutes on se retrouve captivé par l’histoire poignante de Violette, Bouba et Mukela. Ces trois personnages, interprétés par des acteurs non-professionnels, peuvent paraître parfois un peu puérils mais restent toujours dans le ton. Toutefois, le grand atout de “14 kilomètres” est de montrer toutes les phases par lesquelles passent ces immigrants. Les scènes joyeusement cocasses du début font place, au fur et à mesure qu’ils progressent vers le nord, à des situations intensément dramatiques. L’épilogue étant ces 14 kilomètres, où rappelons le, un bateau sur trois coule pendant la traversée…

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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