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12 AND HOLDING

Un film de Michael Cuesta

Grandir d'un coup

Alors qu'ils montent la garde dans leur cabane en bois, deux enfants de douze ans sont victimes de leurs camarades qui y mettent le feu à l'aide de Cocktails Molotov. L'un d'eux en réchappe en sautant, lautre meurt dans l'incendie...

Michael Cuesta, dont c'est le second film après LIE, nous revient avec un film plus léger même s'il relate dans ses premiers instants un cruel moment de l'enfance qui tourne au drame. Entre inconscience et jeu les protagonistes du film vont devoir faire face et apprendre la responsabilité. Dans "12 and holding" chacun des survivants apprend à gérer sa vie. Ainsi le frère jumeau avec sa tache de vin sur le visage va devoir s'impliquer et gagner en courage. Difficile quand on avait un frère dominateur, qu'on est persuadé que ses parents l'aimaient plus que vous et qu'on porte en permanence un masque de hockey comme le tueur "Jason".

Les autres personnages ne sont pas moins complexes. Ainsi le plus gros de la bande est forcé de prendre conscience de son excès de nourriture. Les quelques scènes au coeur de sa famille se passent généralement à table et Cuesta y met l'accent sur les incroyables quantités de nourriture à disposition, sur les bouches et utilise les bruits de mastication et de déglutition à escient pour provoquer un dégoût amusé chez le spectateur. Le scénario pousse le bouchon assez loin faisant se comporter le gamin en véritable tortionnaire vis à vis de sa mère avec qui l'affrontement prendra des proportions inattendues.

Mais le portrait le plus touchant est certainement celui de la petite asiatique, charmant bout de femme qui part à la découverte de ses premiers émois. Les scènes où elle apporte à son homme de chantier deux fois plus âgé qu'elle un pic nic la rende désarmante dans ses regards comme dans ses accoutrements. Et Cuesta joue le suspense en faisant planer des doutes sur les intentions du jeune homme sans jamais tomber dans le graveleux. Son film sonne juste de bout en bout et chacun y reconnaîtra forcément un bout de son enfance.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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