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100% CACHEMIRE

Un film de Valérie Lemercier

Un cachemire en demi-teinte

Rédactrice en chef de « ELLE » et icône notoire du tout Paris, Aleksandra a tout pour elle… excepté un enfant. Ne pouvant pas en avoir, elle décide avec son mari d’adopter un petit russe, à grand renfort de passe-droits pour que leur désir soit honoré rapidement. Or, le jour de l’arrivée d’Alekseï, la future maman est un peu déçue…

Au fil de sa filmographie, Valérie Lemercier s’est toujours amusée à égratigner le microcosme mondain sous un prisme particulier autant qu’original. "100 % cachemire" ne faillit pas à la règle en dressant un portrait caustique de la haute bourgeoisie fashionista, face au délicat sujet qu’est l’adoption d’un enfant. Pour Aleksandra, devenir mère se résume inconsciemment à se parer d’un nouvel accessoire qui ferait d’elle la femme parfaite, à qui décidemment tout réussi. Or, malgré l’argent et ses entrées dans les hautes sphères de l’administration, cette dernière fait mauvaise pioche et se retrouve entichée d’un petit garçon bougon et capricieux.

Un tel sujet sous la direction de Valérie Lemercier promet bien du bonheur tant on connaît la finesse d’esprit de la réalisatrice. Malheureusement, même si les bons mots sont au rendez-vous, la construction du film est quelque peu confuse. Jouant de plusieurs parodies (la mode, la famille juive, le vaudeville…) Valérie Lemercier survole son sujet et n’approfondit pas l’essentiel : l’adoption pour le moins chaotique du petit Alekseï. Contrairement à ses précédents films, la réalisatrice aborde ici un sujet délicat et semble marcher sur des œufs. De cette retenue, résulte un film entre deux eaux, mi comédie romantique, mi chronique acerbe, qui n’a pas le charme du joliment décalé "Derrière" ou du pétillant "Palais Royal !".

Pourtant, malgré ses faiblesses, "100% cachemire" reste un film plaisant où l’on rit de bon cœur. Certaines réparties fusent à merveille et même si on l’aurait préféré plus méchante, on est séduit par cette famille improbable formée par Cyrille, Aleksandra et la bonne bouille renfrognée du petit Alekseï. Côté seconds rôles, on ne se lasse pas du maternage excessif de la mère juive de Cyrille (Nanou Garcia) et encore moins des soirées baby sitting avec Chantal Ladesou en nourrice nymphomane. Certes, ce cachemire est loin d’être 100% Lemercier, mais il porte néanmoins sa griffe et c’est déjà beaucoup.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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