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10 CLOVERFIELD LANE

Un film de Dan Trachtenberg

L’enfer, c’est les autres

Après un terrible accident de voiture en pleine nuit, Michelle se retrouve dans un bunker, blessée et attachée comme une prisonnière. Howard, le propriétaire des lieux et ancien militaire de la marine, affirme lui avoir sauvé la vie. D’après lui, une attaque chimique massive aurait touché les États-Unis, rendant l’air extérieur extrêmement mortel. Persuadée d’avoir affaire à un psychopathe, Michelle n’a plus qu’un objectif : s’enfuir. Mais il se pourrait bien qu’Howard ne soit pas aussi fou qu’il en a l’air…

J.J Abrams serait-il le Beyoncé d’Hollywood ? Le producteur a, en effet, réussi a gardé le secret de "10 Cloverfield Lane" pendant plusieurs années. Selon lui, un cousin éloigné de "Cloverfield", sorti en 2008, et non une suite officielle. Le nouveau film de Dan Trachtenberg nous plonge dans une ambiance à la fois pesante et angoissante, sans jamais franchir la ligne entre le thriller et l’horreur. Tout au long du film, le réalisateur parvient à garder son audience dans un état de malaise constant, dans l’attente fiévreuse d’un dénouement tragique.

Bien que le casting soit très réduit, il est également très riche. Il est par ailleurs toujours agréable de retrouver un personnage central féminin dans ce genre de film. Et la performance de Mary Elizabeth Winstead n’est pas sans rappeler celle de Sigourney Weaver, dans "Alien". Elle est débrouillarde et courageuse, séduisante mais pas trop, et n’a d’ailleurs pas peur d’utiliser ses charmes pour atteindre ses objectifs. Elle est notre point de repère, ses intuitions nous aident à évaluer la fiabilité des deux autres protagonistes du film. Tout comme elle, on ne sait pas trop comment réagir face au personnage d’Howard, joué par John Goodman. L’acteur livre une performance absolument brillante. Tantôt terrifiant, tantôt touchant, c’est véritablement ses humeurs qui rythment l’intrigue.

En outre, le son occupe un rôle très important. Les bruits, les vibrations et les silences pesants font que nous avons aussi l’impression d’être enfermés alors que quelque chose de terrible se déroule à l’extérieur. La musique, très peu voire pas du tout utilisée pour créer de la tension, a presque un rôle comique dans le film, car le réalisateur n’utilise que des rythmes enjoués et très années 70. Même si le contexte dans lequel elle est utilisée la rendrait presque inquiétante…

Comme c’est souvent le cas des thrillers, le charme du film réside principalement dans le secret qui l’entoure. Il est donc vivement conseillé d’aller le voir sans trop savoir vraiment à quoi s’attendre. C’est pourquoi il est préférable de ne pas s’étendre davantage et de conclure sur ceci : allez voir le film !

Justine TurchetEnvoyer un message au rédacteur

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